La rentrée sociale promet désormais d'être agitée. Après les travailleurs de l'agroalimentaire, les enseignants du paramédical, l'Union national de la santé et de la population affiliée au SNAPAP et les pompiers, c'est au tour de la famille de l'éducation de monter au créneau. L'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (UNPEF) a brandi hier la menace de recourir à la grève dont la date sera arrêtée par les chefs des bureaux de wilaya le 9 septembre prochain. Lors de sa session ordinaire, qu'il a tenue, avant-hier à Alger, le bureau national de l'UNPEF promet que la rentrée sociale ne sera pas ordinaire. Cette éventualité est motivée, selon ce syndicat, par « l'insouciance » totale du gouvernement. Ainsi est-il reproché au gouvernement de ne composer qu'avec l'UGTA en mettant à l'écart les syndicats autonomes dans l'étude des dossiers afférent aux préoccupations des travailleurs du secteur de l'éducation, particulièrement l'étude du statut de la Fonction publique. L'accélération de la promulgation du statut particulier de l'enseignant n'est pas aussi du goût de l'UNPEF. Tout comme le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), objet de « manœuvres » sans précédent ces derniers jours, qui n'a de cesse dénoncé la gestion des œuvres sociales, l'UNPEF lui emboîte le pas sur cette question. Pour cette union, en effet, il faut libérer la gestion des fonds des œuvres sociales de la tutelle syndicale (l'UGTA, ndlr) et la transformer en une entité autonome. La majorité des syndicats autonomes reprochent en fait à la centrale syndicale sa mainmise sur la gestion des œuvres sociales. Par ailleurs, l'embellie financière générée par une hausse historique du prix du baril de pétrole, qui a frôlé les 50 dollars, constitue une occasion pour ces syndicalistes pour faire pression sur les pouvoirs publics afin de répondre à la question salariale. L'UNPEF revendique une augmentation des salaires suivant le pouvoir d'achat, maintenant qu'il y a l'amélioration de la trésorerie. De la même manière, ces syndicalistes demandent au pouvoirs publics de maintenir le logement social. Ce faisant, cette sortie de l'UNPEF intervient au moment où l'autre syndicat autonome du même secteur, en l'occurrence le SNTE, traverse une phase de turbulences. Trois ailes de ce syndicat se sont livrées une guerre de leadership depuis quelques jours. Les Dridi, Boudjenah et Bennoui s'arrogent le droit, chacun de son côté, de prendre les commandes du SNTE. Les trois tendances ont organisé successivement leur congrès aux mois de juillet et août. Depuis, les accusations ne cessent de pleuvoir. Ce qui accentue les divergences entre les différentes parties du syndicat. Et ce conflit ne risque pas de connaître son épilogue de sitôt. Cela au moment où, profitant de la bipartite dont la tenue est imminente, différents syndicats promettent d'occuper le terrain pour faire pression sur le gouvernement afin d'arracher certaines revendications.