Le président d'honneur du FCE, Omar Ramdane, a plaidé avec insistance sur la nécessité de passer le flambeau aux jeunes. L'élection du président du Forum des chefs d'entreprises devait servir d'exemple de rajeunissement des instances dirigeantes pour toute organisation ou structure assise sur la représentativité. On avait alors espéré qu'un modèle vivant issu de la société civile permettait, au moins à ce niveau, de défaire les réflexes gérontocrates. Le président d'honneur du FCE, Omar Ramdane, a d'ailleurs plaidé avec insistance sur la nécessité de passer le flambeau aux jeunes. Surfant sur la vague du changement, l'actuel président du Forum, Réda Hamiani, en avait fait de même avant de faire volte-face. Présentant un caractère ouvert au départ, l'élection 2011 sera finalement animée par un quatuor constitué, Hamiani mis à part, de quadragénaires. Candidat à sa propre succession, l'actuel patron des patrons ne se laisse pas défaire par la somme de questionnements ayant suivi sa palinodie. Afin de couper court à toute supputation concernant la supériorité de ses moyens, Réda Hamiani nous a indiqué s'être conjoncturellement retiré de ses missions de président du FCE et avoir confié les rênes au président d'honneur, Omar Ramdane. L'objectif étant de permettre à tous les candidats de disposer de moyens égaux afin de faire campagne. D'un autre côté, le président-candidat tente de justifier sa nouvelle candidature par le fait que celle-ci ne va pas «à l'encontre d'un rajeunissement des structures du FCE, puisque durant les 4 années passées à la tête du FCE, les effectifs du forum ont doublé, notamment par l'arrivée de jeunes patrons quadragénaires ou quinquagénaires dynamiques». Et d'ajouter qu'il «ne considère pas qu'il y ait conflit de générations» au sein du FCE. Il assure d'ailleurs qu'il ne se cramponne pas à ce poste et que sa candidature est motivée par les demandes insistantes d'un bon nombre de membres de l'organisation patronale. Et d'ajouter sur un air de déjà vu que ce nouveau mandat – c'est en fait le troisième – devrait s'inscrire dans la continuité des progrès réalisés à ce jour. Une continuité qui serait, selon lui, favorable à la conjoncture actuelle et à la dynamique amorcée lors de la tenue des deux dernières tripartites. En s'appesantissant sur ce dernier argument, on a la nette impression que le président sortant, qui a œuvré à renouer le dialogue avec les autorités, ne veut pas se défaire de ce mérite. D'autant plus que le «partenariat critique» avec le gouvernement figure parmi les quatre axes du programme de Hamiani pour son nouveau mandat. Le président sortant a, en effet, insisté sur le fait que le FCE ne se situe pas en tant que force d'opposition, mais comme partenaire des autorités. Cela n'empêche pas le Forum, selon lui, d'être critique quand il le faut : «Nous ne sommes pas des béni-oui-oui qui acquiescent à toutes les mesures prises par le gouvernement. Nous devons veiller au respect des attentes du patronat.» D'ailleurs, Réda Hamiani a assis un autre axe de son programme sur «la proximité avec les membres du FCE». Il s'agit pour lui d'être sans cesse en contact avec les attentes des patrons et les difficultés qu'ils rencontrent pour tout ce qui a trait au climat des affaires afin que les plans d'action et les recommandations du FCE soient toujours en phase avec les aspirations de ses membres. De même que le troisième axe du programme, qui concerne l'animation de la scène économique, prévoit l'organisation continue d'ateliers, de séminaires et journées d'étude afin de débattre aussi bien avec les patrons, les experts que les représentants des autorités des difficultés que rencontrent les entreprises. Enfin, à l'international, M. Hamiani fixe au FCE l'objectif de promouvoir l'image de l'Algérie et son attractivité, le but étant d'attirer les IDE et de construire des partenariats. Reste donc à attendre le 17 novembre, date de la tenue de l'assemblée générale élective, pour savoir qui de la continuité ou de la rupture l'emportera…