Le ministre des Affaires étrangères, William Hague, a mis en garde hier les pays tentés de restreindre la liberté des internautes et de les censurer, à l'ouverture d'une conférence internationale sur l'internet à Londres. Pour le chef de la diplomatie britannique, les droits de l'homme, en particulier la liberté d'expression et la protection de la vie privée, «doivent s'exercer pleinement» sur internet. «Nous devons aspirer à un avenir où l'internet ne sera pas étouffé par le contrôle des Etats et la censure, mais où l'innovation et la compétition prospèrent et où l'investissement et l'esprit d'initiative sont récompensés», a souligné M. Hague à l'adresse des représentants de plus de 60 pays (dont la Russie et la Chine) réunis pour 48 heures à Londres. «Nous sommes opposés à l'idée que l'interruption, par des gouvernements, d'internet, des réseaux téléphoniques et des médias sociaux en cas de soulèvement dans un pays soit acceptable», a ajouté le ministre. Les réseaux sociaux, comme facebook et Twitter, très prisés des manifestants, ont été l'un des vecteurs du Printemps arabe. Pendant les troubles, cet été au Royaume-Uni, les émeutiers avaient également fait un usage intensif de la messagerie cryptée des téléphones portables Blackberry pour communiquer entre eux. Quelque 900 délégués sont rassemblés pour cette grand'messe du web, dont des représentants des principaux acteurs de l'internet – Google, facebook ou Microsoft – ainsi que des spécialistes de la cybersécurité et de la lutte contre la cybercriminalité. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a dû, en revanche, annuler au dernier moment sa venue en raison de l'état de santé de sa mère. L'ordre du jour est très large : de l'impact économique de l'internet à ses conséquences sociales, notamment son rôle dans les mouvements en faveur de la démocratie, en passant par la sécurité et la lutte contre la cybercriminalité.