Les ministres européens des Affaires étrangères se sont réunis, hier, à Bruxelles pour se concerter. Réunis hier à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères tenteront de trouver des solutions aux troubles qui secouent le Maghreb et le Moyen-Orient. Le ministre allemand des Affaires européennes, Werner Hoyer, a parlé d'«un mouvement tectonique qui va nous occuper encore longtemps». «C'est une grande chance pour la liberté», a-t-il ajouté. Catherine Ashton, a appelé El Gueddafi à répondre aux aspirations de son peuple, en dépit des menaces de Tripoli d'ouvrir les vannes de l'immigration clandestine. La chef de la diplomatie européenne a plaidé en faveur d'«un dialogue» pour répondre «aux aspirations du peuple». «L'UE appelle les autorités à faire preuve de retenue», a-t-elle ajouté. Le recours à la violence en Libye, qui a fait au moins 173 morts, a aussi suscité «l'indignation» du ministre allemand aux Affaires européennes, Werner Hoyer. Son homologue français, Laurent Wauquiez, a jugé la répression «parfaitement inacceptable». Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a appelé à «accroître la pression internationale et la condamnation» du régime libyen. Dans le même sillage, son homologue tchèque Karel Schwarzenberg a mis en garde contre les «catastrophes» qu'entraînerait une chute du colonel Mouamar El Gueddafi. «En ce moment, si nous nous mêlons de la situation, nous ne ferions que compliquer l'affaire», a-t-il dit. A l'issue de la réunion d'hier, l'UE a aussi appelé les autorités libyennes à cesser de bloquer l'accès à l'Internet et aux réseaux de téléphonie mobile, et à «autoriser les médias à travailler librement à travers le pays». Ces réactions interviennent alors que les autorités libyennes viennent de menacer de cesser toute coopération avec l'UE en matière de lutte contre l'immigration clandestine, si l'Europe continue à «encourager» les manifestations par ses appels au respect de la liberté de rassemblement et de la liberté d'expression. Tripoli a touché un point sensible. Les Européens comptent, en effet, résolument sur la coopération de la Libye dans la lutte contre l'immigration illégale vers les côtes de l'UE, via la Méditerranée, et dans la surveillance de ses frontières. Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, s'est d'ailleurs montré très prudent dans ses déclarations sur la Libye, dimanche soir. «L'Italie, comme vous le savez, est le plus proche voisin tant de la Tunisie que de la Libye et nous sommes extrêmement préoccupés par les répercussions sur le plan migratoire dans le sud de la Méditerranée», a-t-il déclaré. L'Italie, préoccupée surtout par un afflux d'immigrés clandestins de la rive sud de la Méditerranée vers ses côtes, a appelé à la retenue à l'égard de la Libye. «Nous ne devrions pas donner la mauvaise impression que nous exportons notre démocratie. Nous devons aider et soutenir la réconciliation pacifique», a-t-il dit, «mais l'Europe ne devrait pas interférer». Le ministre luxembourgeois, Jean Asselborn, a affirmé n'avoir «pas peur» des menaces et estimé que le leader pourrait être passible de la Cour pénale internationale. Mme Ashton a rejeté la menace des autorités libyennes. «Nous entendons des menaces» mais «au bout du compte, l'UE fait ce qui est juste», a-t-elle souligné. Au-delà, l'UE compte, lors de la réunion qui devrait se poursuivre, hier à Bruxuelles, réfléchir à une refonte de sa politique d'aide aux pays arabes, en la conditionnant beaucoup plus à l'avenir aux progrès de la démocratie. Les pays du sud de l'Europe réclament aussi que la priorité en matière de soutien financier soit donnée plus clairement aux pays arabes. Rome a appelé de ses voeux un «Plan Marshall» La Ligue arabe a appelé, pour sa part, dans un communiqué, «à cesser immédiatement tous les actes de violence». Malgré les multitudes de réactions et de déclarations, Mouamar El Gueddafi n'a fait aucune déclaration officielle depuis le début du mouvement. C'est son fils Seïf Al-Islam, qui a conduit pendant un temps le courant réformateur, qui se démarque comme étant le porte-parole (...) de son père ou de la Libye!