Les citoyens du village Agraradj ont recours au captage des sources naturelles pour enrayer la pénurie d'eau. La pénurie d'eau au village Agraradj, dans la commune d'Aghribs, semble s'atténuer progressivement, grâce à l'opération de captage de sources naturelles entreprise récemment. Le réseau AEP réalisé dans les années 1970, détérioré, ne répond plus aux besoins des deux mille habitants de la localité. Les villageois se sont donc lancés dans la réalisation de puits individuels. Au fil des ans, et avec la surpopulation, notamment à Agouni Ghezifene, les puits ne suffisent plus. C'est le recours aux sources naturelles de Tamgout (Taaouint Imenfan, Agelmim Ughanim, Taaouint bw-usgharsif,…), pour y ramener de l'eau par jerricans et à dos d'ânes. Cela reste encore insuffisant et le chemin pénible. Saïd Mouhaïa, un paysan connu pour son sens de l'initiative en matière d'agriculture et de maçonnerie, suggéra, dans les années 1980, de procéder à l'acheminement de la source du lieudit Tadunt bwumraved Amar, sise à plusieurs kilomètres au dessus du village et dont le débit est important. On prit son idée pour une illusion. Têtu, Aami Saa, comme on l'appelle, décide de prendre son ânée d'outils ; pioche, pelle, burins, barre à mine, massue et ses pièces métalliques (tuzzal, tazzelt) pour fondre les grosses pierres qui surgiraient en cours d'ouverture de la tranchée. En quelques jours, notre volontaire, souffrant plus que tout autre de la pénurie d'eau, réussit à creuser un long sillon en aval de la source. Constatant sa persévérance, les villageois finirent par adopter le principe, avant de lancer chaque vendredi un volontariat pour achever l'amenée d'eau. Une donatrice du village et l'APC d'alors financeront la tuyauterie nécessaire et la réalisation d'un petit réservoir pour recueillir le liquide vital. Une demi-solution. Il y a une dizaine d'années, des jeunes réagirent pour relancer le volontariat. D'importantes sommes d'argent seront économisées et consacrées, avec l'aide de la mairie d'Aghribs, à l'amenée de conduites d'eau dans chaque quartier, en y érigeant des bornes-fontaines. Une quarantaine de fontaines, dotées de robinets, fonctionne actuellement dans chaque quartier, au grand soulagement des femmes auxquelles incombait la corvée de l'eau. Le comité du village parachèvera le raccordement d'autres sources au réseau. L'APC d'Aghribs y mettra tous ses moyens disponibles. Vendredi 21 octobre, une autre journée de volontariat a été organisée. Un autre captage a été opéré, éliminant de fait le spectre de la pénurie d'eau pour l'avenir, en attendant l'arrivée de l'eau du barrage de Taksebt. Agraradj va donc bientôt sortir de sa crise d'eau, grâce notamment à ses volontaires. Il lui restera le problème d'assainissement, dont les fiches techniques, au même titre que celles des autres villages, sont déposées par l'APC au niveau de l'administration de wilaya.