La FIFA et l'UEFA sont dans tous leurs états dans ce qui est qualifié «d'affaire Sion». Le club suisse a donné le tournis aux deux instances du football européen et mondial en refusant de se soumettre à une décision du tribunal arbitral du sport (TAS) et de la Chambre de résolution des litiges de la FIFA, qui ont sanctionné le club de «deux périodes d'inactivité sur le marché des transferts», suite au transfert en Suisse du gardien égyptien Essam El Hadary, en février 2008, sans l'accord de son club, Al Ahly du Caire. Durant l'intersaison, le FC Sion a passé outre cette interdiction de transfert et a recruté 6 nouveaux joueurs. Engagé en Ligue Europa, le FC Sion élimine, en août dernier, le Celtic Glasgow (3-1 et 0-0). Le club écossais introduit un recours auprès de l'UEFA et obtient gain de cause. Le FC Sion est disqualifié au profit du Celtic. Le club, par le biais de son président Christian Constantin et les 6 recrues de l'été, décide de saisir la justice civile, malgré l'interdiction imposée par les statuts et règlements des instances du football de recourir à la justice civile, sous peine de lourdes sanctions financières et suspensions. Le 27 septembre 2011, «le tribunal cantonal vaudois ordonne à l'UEFA de réintégrer le FC Sion en Ligue Europa», annoncent les agences de presse. Dans la foulée, le président de l'UEFA, Michel Platini, est «auditionné en qualité de personne appelée à donner des renseignements». Les deux parties, UEFA et FC Sion, se retrouveront autour d'une table, le 24 novembre, pour «tenter de trouver une issue à cette crise», souligne une source de l'UEFA. Sentant le danger d'une profonde remise en cause de son autorité, dans le cas où le bras de fer tourne à l'avantage du FC Sion, le comité exécutif de la FIFA indique que «le système des compétitions ne serait plus possible si tous les clubs et les joueurs allaient en justice devant un tribunal local quand ils sont en désaccord avec des décisions devenues définitives et contraignantes», précise le communiqué de la FIFA. Joseph S. Blatter et la FIFA se sont empressés d'adjoindre les associations nationales de rappeler à leurs clubs de ne pas recourir aux tribunaux civils. La fronde du FC Sion risque de faire tache d'huile. Le président de l'UEFA, Michel Platini, a raison de craindre la suite des événements. Il a déjà annoncé que l'UEFA s'est penchée sur un calendrier de repêchage de Sion et que si cela se produisait, sous la contrainte de la justice suisse, c'est son projet de fair-play financier (écarter tout club qui accuse un déficit financier de la Ligue des champions) qui tomberait à l'eau. Il a la certitude que de nombreux grands clubs européens s'engouffreraient dans la brèche ouverte par le FC Sion. Après l'arrêt Bosman qui a totalement bouleversé le marché des transferts, l'affaire Sion provoquerait un séisme de même amplitude et obligerait la FIFA à s'exiler loin de la Suisse pour fuir sa justice.