Halim Benatallah, secrétaire d'Etat en charge de la Communauté nationale à l'étranger, qui était en visite au Canada du 1er au 5 novembre, n'est pas venu à Montréal pour parler du problème du rapatriement des dépouilles ou de chômage, qui reste très élevé au sein de la communauté. Il avait un autre agenda bien défini : celui d'essayer de prendre un premier contact avec des Algériens exerçant dans le secteur des les technologies de l'information (TI). Pour ce faire, il ne s'est fait accompagner que de ses proches collaborateurs et de deux conseillers de Moussa Benhamadi, ministre des PTIC : Abdelkrim Khelef et Abdelmalik Tebibel. Le secrétaire d'Etat s'est réuni avec une quinzaine d'Algériens vivant au Canada et exerçant dans le domaine des TI et qui ont fait leurs preuves, soit en créant des entreprises ou en travaillant pour des grandes compagnies, ou au sein des administrations gouvernementales fédérales ou provinciales. Ils appartiennent à un réseau très flexible d'informaticiens algériens vivant au Canada. La rencontre a eu lieu au siège d'une grande compagnie de conseil aux entreprises au centre de Montréal. Autour de la table, si ce n'était l'année 2011, on se serait cru à une réunion des ténors de l'informatique en Algérie durant les années 1980 début 1990 : il y avait des ex-enseignants d'université en Algérie, des anciens cadres dirigeants et des PDG d'entreprises publiques. C'est dire que l'Algérie a été littéralement saignée d'une bonne partie de sa matière grise. Halim Benatallah, qui est en perpétuel déplacement, a eu une rencontre semblable avec des Algériens vivant au Royaume-Uni mais qui était centrée sur le secteur de la recherche scientifique. Pour le Canada, le représentant du gouvernement affirme que c'est le secteur de l'informatique qui est ciblé. En effet, le Canada, particulièrement la province du Québec, a favorisé depuis longtemps l'immigration des gens issus du secteur des TI. D'emblée, le secrétaire d'Etat a rassuré les présents que cette réunion est basée sur du solide : le ministère des PTIC est en train d'implémenter les projets contenus dans la stratégie eAlgérie qui consiste, entre autres, à accélérer l'usage des TI dans l'administration, les entreprises et l'accès le plus large possible à tous les citoyens –une présentation a été faite par un conseiller du ministre des PTIC et l'argent est disponible. Donc, il suffit juste de s'impliquer dans ces projets. Il est clair, comme l'a expliqué un des intervenants, que l'implémentation de ces projets se fera par de grosses compagnies. Les membres du réseau des informaticiens algériens du Canada joueront, de façon rémunérée, le rôle de rempart qui éviterait à l'Algérie de se faire avoir par les charlatans des TI. Le secrétaire d'Etat exclut catégoriquement le bénévolat. C'est une relation gagnant-gagnant. La suite des événements serait que ce réseau dégage un groupe qui fera le suivi avec un des conseillers du ministre des PTIC. Halim Benatallah a promis que le ministre des PTIC se manifestera dans un délai maximum de deux semaines puisqu'il est demandeur. Un atelier spécialisé dans les TI devrait être organisé avant février prochain. Une façon pour l'Algérie de récupérer l'investissement qu'elle a consenti pour la formation initiale de cette diaspora qui fait le bonheur des autres pays et qu'elle n'a pas su garder.