Le président nicaraguayen sortant, Daniel Ortega, a été réélu dimanche pour un troisième mandat avec 66% des voix, selon de premiers résultats officiels portant sur 6% des suffrages, a annoncé le tribunal électoral. M. Ortega affrontait quatre candidats de droite, dont Fabio Gadea, un entrepreneur octogénaire et professionnel de la radio, qui arrive 2e avec 25,55% dans la course à la présidence, selon le président du Tribunal, Roberto Rivas, et l'ancien président libéral, Arnoldo Aleman (1997-2002), 65 ans, condamné en 2003 pour corruption. Des milliers de Nicaraguayens avaient déjà envahi les rues de Managua peu avant la proclamation des résultats pour manifester leur joie à coups de klaxon. Le principal enjeu du scrutin résidait dans le résultat des législatives qui se déroulaient le même jour, M. Ortega partant grand favori. L'ancien guérillero de 65 ans, a obtenu de la Cour suprême une décision controversée l'autorisant à briguer un deuxième mandat consécutif de cinq ans, contrairement à ce que prévoit la Constitution nicaraguayenne. «Ce vote va être très favorable au Front sandiniste, parce que c'est la première fois qu'on organise une élection sans crainte» en faveur du sandinisme, qui a démontré sa capacité à gouverner en paix, a déclaré M. Ortega, qui avait prédit une participation «massive» après avoir voté à Managua. Les quelque 3,4 millions d'électeurs de plus de 16 ans du pays le plus grand, mais aussi le plus pauvre, d'Amérique centrale, votaient sous la surveillance d'observateurs internationaux, en particulier de l'Union européenne et de l'Organisation des Etats américains (OEA). M. Ortega avait déjà été, entre 1984 et 1989, le premier président élu du pays, après que la guérilla sandiniste, dont il était un des principaux dirigeants, eut renversé, en 1979, la dictature des Somoza. Il était revenu au pouvoir en 2007 après deux échecs en 1996 et 2001. L'ex-guérillero, ancienne bête noire de Washington -qui avait soutenu et financé les «Contras» anti-sandinistes pendant la guerre civile des années 1980- a abandonné le marxisme de ses débuts pour s'afficher désormais en croyant social-démocrate, promettant un Nicaragua «chrétien, socialiste et solidaire». Les électeurs devaient également renouveler au scrutin proportionnel à un tour 90 élus du Parlement unicaméral, où le Front sandiniste de libération nationale, (FSNL), du président Ortega ne dispose pas de la majorité absolue.