Plusieurs accidents domestiques ont été enregistrés au cours de la première journée de l'Aïd El-Adha, accidents dus à la mauvaise manipulation des couteaux pour dépecer le mouton de l'Aïd. Et pour cause, ceux qui se sont improvisés bouchers occasionnels ont payé de leur imprudence, pour se retrouver dans la salle des urgences médicales. La majorité des blessés admis dans cette unité du centre hospitalo-universitaire présentaient des blessures aux mains pour n'avoir pas su égorger le mouton ou découper la carcasse. Pour ce premier jour de la fête du sacrifice, l'on a dénombré plus de 70 blessés, soignés par les médecins urgentistes pour des lésions plus ou moins graves. Elles pour origine la manipulation des couteaux. Il est vrai que, le jour du sacrifice, juste après avoir accompli la prière à la mosquée voisine, les citoyens, du moins les chefs de famille, se précipitent pour égorger le mouton. La plupart d'entre eux a recours aux professionnels, généralement les bouchers employés aux abattoirs communaux qui sillonnent les cités et proposent leurs services contre rémunération. Mais, parfois, pour certains citoyens, il est pratiquement impossible de dénicher un «égorgeur» (Debbah), d'où le recours à l'initiative propre. On sort alors les grands couteaux et la hache, aiguisés la veille chez le rémouleur du coin, et l'on attaque avec l'aide de ses enfants et du conjoint. Tout le monde retient son souffle pour cette première étape qui consiste à égorger la bête selon le rite musulman; la tête du mouton, dont on a pris soin d'attacher les pattes avec de la ficelle, est tournée vers la «Qibla». Cela se passe généralement sans difficulté. Pour la seconde phase, la peau doit être détachée avec précaution. Et c'est à ce moment que surviennent les accidents, avec ces scènes de sang qui ruisselle des plaies. Moralité: on ne s'improvise pas boucher, le temps d'une fête. A chacun son métier… dit le vieux dicton.