C'est dimanche que le cœur tendre d'Aoued Benaouda Touahria a cessé de battre suite à une longue maladie. Le défunt a été inhumé lundi au cimetière de sa ville natale, Relizane. Beaucoup de monde, des judokas, des amis, des parents et de simples anonymes, a rendu un denier hommage à Aoued, le sportif affable. Qui ne connaît pas Aoued Benaouda Touahria ? Issu d'une famille sportive dont le frère aîné Dadi est judoka, mais aussi arbitre international de judo comme l'était d'ailleurs le regretté. Aoued faisait partie de l'équipe nationale des années soixante avec qui il avait pris part à plusieurs compétitions internationales, dont les Jeux maghrébins de l'année 1972 à Casablanca au Maroc où l'Algérie fut sacré champion. Ahmed Hifri, l'émérite directeur technique national de l'époque, présent à l'enterrement, dira de Aoued : «Il était un modèle de discipline. C'était un jeune sans problème, qui aimait le judo. A l'entraînement, il était de ceux qui se donnaient à fond. Il était un bon technicien, parmi les meilleurs de sa génération.» Aoued que nous connaissons était aussi attiré par l'enseignement du judo. Parallèlement à sa carrière de sportive de judoka d'élite, il lui arrivait souvent d'aller donner des cours de judo dans le club de son patelin. Comme l'appétit vient en mangeant, il avait fini par suivre une formation de maître d'éducation physique et sportive à Alger. Il était un des acteurs les plus assidus de judo dans la wilaya de Relizane. Sous sa direction, plusieurs jeunes talents ont émergé parmi eux de jeunes entraîneurs. Dans sa riche carrière de sportif, le défunt avait exercé aussi les fonctions d'entraîneur et directeur technique de wilaya, comme il était également membre de l'équipe nationale militaire de judo (1975-1977). Appelé pour accomplir son service national à l'Ecole militaire d'éducation physique et sportive de Beni Messous à Alger, il avait pris par deux fois au championnat du monde militaire. Une première fois en Ancona en Italie, en 1976, et la seconde fois à Bergen of Zom, aux Pays-Bas, en 1977. Tous ses amis, dont les célébrités du judo d'hier et d'aujourd'hui, Amour Abdelkader, Mohamed Darem, Mokhfi Boumediène, Yagoub M'naouer et Mohamed Ferhat présents aussi aux funérailles, témoignent que le judo algérien vient de perdre un de ses illustres serviteurs.