En juin dernier, la Jeunesse sportive d'Azazga (JSA), un des vieux clubs de football d'Algérie, accédait en Régionale Une. C'était au stade Lounes Boukersi, dans cette capitale des Aït Ghobri, au dépens de l'ES Azeffoun (1-0), après une saison palpitante. Aujourd'hui, 5 mois après, une lancinante question ne cesse de tarauder l'esprit des dirigeants, notamment du président du CSA, M. Belaïd Seker : «Où est cette dynamique d'avant l'accession, qui animait les adeptes du sport roi de toute la région, vibrant tous pour la JSA ?» M. Seker, à la tête de la JSA depuis trois décennies, indique avoir, pour sa part, frappé à toutes les portes pour couronner l'accession par d'honorables succès. «Mais en face, je constate, avec beaucoup d'amertume, un certain fléchissement en sponsoring ou intéressement au club. J'ai été le premier à avoir impliqué le comité du village Azazga pour être derrière l'équipe. Un impressionnant élan de solidarité en avait suivi, avant d'aboutir à l'accession», nous dira ce dirigeant, expliquant avoir présenté récemment son bilan moral et financier, approuvé à l'unanimité. Dans le même élan, la JSA a été renforcée par la signature d'un brillant attaquant, en l'occurrence Lebdiri, du Ahly Benghazi, originaire des Issers (Boumerdes). Celui-ci ayant rejoint l'Algérie après les évènements de Libye. Néanmoins, à ce jour, il n'a pas perçu le moindre sou pour son engagement. M. Seker craint pour la JSA, «lorsqu'on sait que pas même 50% du passif des joueurs n'a été honoré. J'ai pu assurer les primes aux joueurs pour les quatre premiers matches, mais que peut-on faire tant qu'aucun centime n'est entré au compte de la JSA ?» L'euphorie de l'accession s'estompant de plus en plus, un recul, dangereux, semble se dessiner encore chez les fans invétérés de la JSA. «L'actuel wali nous a attribué une enveloppe de 100 millions de centimes pour la prime d'accession, en plus des 130 millions de l'APW, mais qui ne sont pas encore entrés dans le compte, d'où le non règlement des dettes et des dus des athlètes», nous apprend M. Seker, ajoutant que «même les 40 millions de centimes d'engagement en Régionale-Une ont été réglés par l'APC d'Azazga». Concernant le stade de Tirsatine, M. Seker rappelle que sa relance a été obtenue avec l'intervention du wali, M. Bouazgui, «qui l'a ordonnée par ODS (Ordre de service)». Initialement, l'inauguration de cet équipement de près de 6 000 places était annoncée pour fin septembre 2010. «Le problème de domiciliation est un autre grain de sable dans l'évolution de la JSA». Le terrain en tuf de la ville est certes homologué, mais il ne répond pas aux normes, ni de jeu, ni de sécurité. «J'ai été le premier à avoir impliqué les comités de villages dans son contrôle et sa gestion, nous dit M. Seker. Nous avons une équipe capable de battre les plus coriaces dans cette division où nous sommes les meilleurs. Nous devons impérativement payer les joueurs. J'ai la passion pour ce club où je suis à mon 2e mandat. Rien ne justifie le relâchement ; c'est en revanche le moment de soutenir davantage la JSA pour aller encore de l'avant».