La limonade tue ? Ce qui est sûr, c'est qu'une taxe sur les sodas a été mise en place par le gouvernement pour approvisionner le nouveau fonds de lutte contre le cancer, au moment où les médecins s'agitent dans leurs bulles et s'inquiètent de la trop forte consommation de boissons gazeuses par les Algériens. Avec ses 1000 producteurs et ses millions d'hectolitres descendus chaque jour, l'Algérie est le grand pays de la gazouz, étrange breuvage fait d'eau, de sucre, de gaz et de tendresse ajoutée. Pour les médecins, la corrélation entre la consommation de boissons gazeuses (très sucrées) et le diabète (très répandu) n'est plus à prouver. Inquiet lui aussi, le gouvernement n'a pourtant pas décidé de fermer les limonaderies comme de vulgaires bars tueurs de croyants, mais de taxer ces vendeurs de diabète, d'autant que les boissons sucrées et sodas sont réputés cancérigènes. La boucle est bouclée, en attendant que les cancéreux en stade terminal aient leurs médicaments, chaque buveur de gazouz aura une pensée pour eux à chaque gorgée. Mais que boit Ould Abbès ? M. Ouyahia n'a pas daigné livrer cette information capitale à l'opinion, mais il vient de déposséder le ministre de la Santé du dossier médicament pour mauvaise gestion. Combien de cancéreux ont-ils souffert avant cette décision ? Le chiffre n'est pas connu, mais les premiers résultats ne devraient pas tarder à se voir. Les cancéreux seront probablement soignés avant leur mort, mais la gazouz sera plus chère suite à la nouvelle taxe imposée. Commentaire d'un économiste : s'il y a eu des émeutes pour le sucre en janvier et s'il y a des manifestations permanentes à Hassi R'mel chez les travailleurs du gaz, il y aura forcément une émeute de la gazouz. Le saviez-vous ? Il existe au Tchad, dans la préfecture de Chari Baguirmi, une ville qui s'appelle Gazouz. Google comme Ouyahia ne finiront jamais de nous étonner.