L'administration a décidé de la démolition de l'ancien tissu urbain de la ville en se basant sur un rapport du CTC affirmant que les bâtisses menacent ruine. Le dossier du vieux bâti de la ville de Bouira n'a pas encore été réglé. Les négociations entre les pouvoirs publics, les propriétaires et les locataires finissent, dans la majorité des cas, en queue de poisson. Cette fois-ci, ce sont les commerçants qui montent au créneau. Ils occupent la rue depuis samedi pour demander aux autorités de tenir leur promesse. Les commerçants affirment qu'ils ont reçu, en 2008, les garanties d'être pris en charge et qu'ils ne seront pas lésés. «Les responsables locaux leur avaient déjà annoncé que personne ne perdrait son local une fois la ville rebâtie. Pourquoi ne tiennent-ils pas leurs promesses ?», tempête un vieux commerçant. Mais l'administration a décidé d'en finir avec le programme de démolition de l'ancien tissu urbain tout en se basant sur un rapport du CTC qui affirme que l'ancienne ville de Bouira menace ruine. Le dossier a été mis entre les mains de la justice. Des commerçants locataires étaient notifiés et convoqués par la justice et d'autres ont reçu déjà les mises en demeure les obligeant à quitter les lieux. Pour se faire entendre, les protestataires ne cessent de protester devant les sièges de l'APC et celui de la wilaya. Hier encore, des dizaines d'entre eux se sont rassemblés devant la mairie. Les mêmes revendications ont été scandées. Ils s'insurgent contre la décision de la wilaya portant démolition des locaux dont ils étaient locataires depuis des dizaines d'années. «On ne va pas quitter les locaux si les autorités ne nous trouvent pas une solution», souligne-t-on. Le verdict devant être rendu public dimanche dernier, a été reporté jusqu'au 20 du mois en cours, avons-nous appris auprès des commerçants. Il faut souligner qu'au moment de la protestation, tous les commerces de l'ancienne ville ont été fermés. Ce qui attise leur colère, c'est le silence observé par les responsables locaux à leur égard. Leur demande de rencontrer le premier responsable de la wilaya n'a pas été accordée. Quitter son local pour ne rien avoir en contrepartie, cela n'a pas convaincu les commerçants. En revanche, ils demandent à ce que l'administration mette un terme à leur calvaire. «C'est notre seul gagne-pain. Si ces locaux seront démolis, des centaines de familles ne trouveront pas de quoi vivre», souligne un commerçant rencontré devant le siège de la wilaya. Ainsi, les protestataires dénoncent le double discours des autorités locales concernant la gestion du dossier du vieux bâti de la ville de Bouira. «Le wali nous a pourtant promis qu'une fois la reconstruction de l'ancienne ville sera terminée, chaque commerçant retournera dans son local. Mais, aujourd'hui il veut nous chasser sans pour autant nous trouver de solution», déclare un autre commerçant. Dans l'absence de dialogue entre les deux parties, la situation se corse davantage. Plusieurs d'entre les commerçants affirment qu'ils ne quitteront pas les lieux.