Le médecin kidnappé mardi dernier par un groupe armé, à Tala Bounane, sur la route de Beni Douala, à 7 km au sud de Tizi Ouzou, est toujours entre les mains de ses ravisseurs. La maison de la victime, au village d'Ighil Bouzrou, dans la commune de Beni Aïssi, daïra de Beni Douala, était, hier, pleine de monde. Des grappes humaines affluaient pour avoir les nouvelles de l'otage. C'est la consternation et l'indignation dans la région. La cellule de crise installée au lendemain du rapt s'est réunie, vendredi dans la soirée, à l'effet de décider d'éventuelles actions à entreprendre pour exiger la libération du cardiologue. «Les membres des comités de village veulent temporiser avant de mener une action de terrain. Ils sont en train de suivre l'évolution des choses avec la famille de la victime, à laquelle on souhaite la libération sans condition», nous dit un citoyen de la commune de Beni Aïssi, qui ajoute que «toute la population de la région affiche son soutien indéfectible à la famille du docteur Djellal». A Tizi Ouzou, devant le cabinet de la victime, des patients étaient regroupés, hier, en signe de soutien au médecin enlevé. «C'est vraiment un acte ignoble. Ces gens qui l'ont enlevé n'ont pas pensé à ces malades qui viennent ici chaque jour. Le docteur Djellal rend service à la population», tels sont les propos du père d'un patient. Les partis politiques ont réagi également à ce rapt, qu'ils condamnent fermement. «Nous condamnons toute forme de violence, d'où qu'elle vienne. Plus que jamais, le FFS condamne ce rapt», précise le secrétaire fédéral chargé de l'organique au FFS, qui ajoute que son parti exige la libération immédiate de l'otage comme il appelle aussi la population à plus de vigilance. De son côté, le bureau régional du RCD a, dans un communiqué parvenu à notre bureau, écrit : «Le énième kidnapping opéré dans la wilaya cible cette fois-ci Nacer Djellal, médecin spécialiste, connu et apprécié dans la région.» Le même document estime que «le terrorisme et le banditisme, faisant jonction, ne trouvent pratiquement pas de résistance, hormis les citoyens qui réagissent dignement, se prenant eux-mêmes en charge dans la résistance citoyenne. Quant aux corps constitués, ils préfèrent avoir la gâchette facile face à des citoyens désarmés», faisant allusion aux dernières bavures militaires enregistrées dans la région. Pour sa part, la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (Laddh) exprime «son souci quant à ces enlèvements récurrents» et également «son souci quant à la préservation de la vie humaine. Nous condamnons ce énième rapt et exigeons la libération du docteur Djellal», nous a déclaré Kamel Mammar, président du bureau de Tizi Ouzou de la Laddh. Par ailleurs, le Syndicat national des médecins généralistes de santé publique (SNMGSP) a dénoncé fermement le rapt dont a fait l'objet le docteur Djellal. «Le SNMGSP condamne avec force cet acte d'enlèvement et de séquestration dont est victime notre confrère et réclame sa libération immédiate et sans condition», souligne le SNMGSP dans un communiqué envoyé à la presse, qui témoigne de la solidarité de ses adhérents à la famille de la victime.