Quatre jours après l'enlèvement à Tala-Bounane, sur la route de Béni Douala, de Nacer Djellal, médecin cardiologue de Tizi Ouzou, l'on n'est pratiquement sans aucune nouvelle de la victime, alors que rien n'a filtré quant à un éventuel contact entre les ravisseurs et la famille du médecin. Et si un comité de crise a été installé jeudi soir au village d'Ighil-Bouzrou, chef-lieu de la commune d'Ath-Aïssi, il n'en demeure pas moins que les avis divergent sur les actions à entreprendre pour obtenir la libération de cet otage qui jouit d'une grande estime populaire auprès des citoyens et des patients de Tizi Ouzou où il gère un cabinet privé de cardiologie à Ath Aïssi, sa commune de résidence. Si certains citoyens, qui font partie de ce comité de crise, étaient partisans d'une marche populaire pour exiger la libération de la victime, d'autres, parmi lesquels certains membres de la famille du médecin séquestré, préfèrent temporiser et laisser faire le temps pour espérer un dénouement rapide et heureux de cette véritable tragédie. C'est dire que la famille Djellal et toute la population d'Ath Aïssi sont toujours dans l'expectative, alors que cet énième rapt enregistré en Kabylie reste entouré d'un grand mystère, même si certains indices laissent de plus en plus supposer qu'il s'agit bel et bien d'un kidnapping orchestré par des ravisseurs spécialisés dans ce genre de chantage. En attendant, les messages de soutien continuent d'affluer auprès de la famille de la victime, mais aussi vers les médias pour condamner fermement cet acte ignoble. Après une première déclaration de soutien et de condamnation émanant de l'association des praticiens de la wilaya de Tizi Ouzou, c'est au tour du syndicat national des praticiens de la santé publique de se manifester par le biais d'un communiqué rendu public dans lequel il est mentionné que “le Syndicat national des praticiens de la santé publique vient réitérer son soutien indéfectible à la famille du Dr Nacer Djellal, enlevé le 15 novembre dernier par un groupe armé, près de la ville de Tizi Ouzou. Le SNPSP, qui dénonce cet acte de violence, tient à apporter son appui à toutes les initiatives entreprises déjà par les praticiens de la wilaya de Tizi Ouzou pour la libération immédiate et inconditionnelle de ce confrère.” Pour sa part, dans un autre communiqué rendu public hier, “le bureau de l'Amicale du corps médical d'Azazga condamne avec la plus grande fermeté le kidnapping de notre collègue et ami Dr Nacer Djellal, cardiologue à Tizi Ouzou, exigeons sa libération immédiate et sans condition et assurons sa famille de notre indéfectible soutien”. Il est à rappeler que le Dr Nacer Djellal a été kidnappé, mardi matin vers 7 heures, sur la route de Tala-Bounane, par quatre hommes armés et vêtus, paraît-il, de vieilles tenues militaires alors qu'il se dirigeait vers la ville de Tizi Ouzou, distante d'une dizaine de kilomètres, pour déposer ses enfants à l'école et son épouse à son lieu de travail. Selon certaines sources concordantes, les ravisseurs auraient arrêté, contrôlé puis libéré un premier véhicule avant d'immobiliser le véhicule du médecin déjà ciblé. Les ravisseurs ont donc libéré l'épouse du médecin et ses enfants avant de prendre la fuite à bord du véhicule de la victime vers une destination inconnue. Comme de coutume, les ravisseurs ont aussitôt abandonné, quelques kilomètres plus loin, le véhicule volé qui a été récupéré deux heures après le rapt non loin du village d'Ighil Bouzrou. Toujours est-il que cette nouvelle affaire d'enlèvement suscite beaucoup de colère, d'indignation et surtout d'interrogations en Kabylie, région qui a payé un lourd tribut pour ce genre de tragédie puisqu'elle enregistre là le triste record de soixante-cinq kidnappings en l'espace de six ans. M. H.