Abdelkader Chaâbane et Abdelhamid Hadadj sont les candidats à la succession de Mohamed Raouraoua, président sortant de la Fédération algérienne de football (FAF). L'heureux élu sera connu aujourd'hui à l'issue du scrutin qui aura lieu à l'hôtel Riadh à Sidi Fredj. Les deux postulants au nouveau mandat fédéral sont issus de la FAF, Abdelkader Chaâbane a été élu sur la liste de Mohamed Raouraoua en novembre 2001, dont il a été vice-président et a présidé la Commission centrale d'arbitrage (CCA), et de la Ligue nationale de football (LNF), Abdelhamid Hadadj est vice-président de la Ligue nationale et président de la commission de discipline (il a gelé ses activités depuis). Ils sont donc imprégnés des réalités et difficultés du ballon rond. Les deux candidats mesurent la difficulté de la tâche qui attend celui qui aura les faveurs des membres de l'assemblée générale. Un immense chantier attend le vainqueur. Il y a lieu de relever le peu d'empressement qu'ont manifesté les candidats potentiels vis-à-vis de cette opération électorale. Habituellement, les candidats se bousculaient pour déposer leur dossier de candidature. Cette fois, Abdelkader Chaâbane, premier candidat, a déclaré avoir vu arriver un seul concurrent, en l'occurrence Abdelhamid Hadadj. Tous deux ont mis à profit la campagne électorale pour sillonner le pays pour expliquer aux électeurs et autres acteurs du football leurs programmes respectifs. L'objectif est commun. Sortir le football de l'ornière où il est, ce ne sera pas chose aisée. Dans le contexte actuel, ils auront d'immenses difficultés à concrétiser leurs légitimes ambitions parce que les conditions objectives de l'échec sont toujours là. Le football algérien est toujours malade de ses insuffisances structurelles. Le problème n'est pas uniquement dans les hommes, comme tendent à le faire croire certaines parties prenantes à tout ce qui touche au sport en général et au football en particulier. Quel est l'homme en Algérie qui peut combler les énormes lacunes que le football traîne depuis deux décades au moins ? Il faudra au moins 10 ans, un projet sérieux, crédible inscrit sur la durée avec de vraies compétences, des hommes engagés, désintéressés, des moyens financiers colossaux, des infrastructures nouvelles, rénovées, un encadrement à la hauteur des ambitions (légitimes), une meilleure et vraie prise en charge des jeunes catégories, de la formation, un encadrement hautement qualifié jouissant de toute l'attention des responsables du sport et du football, un plan de développement du football qui survive aux hommes... un vaste chantier que ni Abdelkader Chaâbane ni Abdelhamid Hadadj ne pourront concrétiser sans la contribution de tous. Une élimination en Coupe du monde ou en Coupe d'Afrique ne doit pas être une fatalité. Une défaite, ou élimination, fait partie des lois du sport. Des boutefeux ont tenté de brûler le peu d'acquis mis à l'abri. Ce n'est pas la solution. Abdelkader Chaâbane et Abdelhamid Hadadj n'ont pas choisi la voie facile en se présentant au scrutin d'aujourd'hui. Ils se considèrent comme de simples serviteurs du football. Et à ce titre, ils ont besoin de l'aide et du soutien de tous ceux qui portent dans leur cœur le football algérien.