Le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, évoque l'éventuelle augmentation du nombre de sièges de l'APN. «Nous tiendrons compte du dernier recensement en 2010 qui nous donne des détails sur la population dans chaque wilaya, dont certaines ont connu une hausse considérable», déclare-t-il, dans sa réponse, dimanche dernier, aux préoccupations des sénateurs concernant le projet de loi électorale. Dans ce sens, le ministre affirme que le nombre de sièges de la Chambre basse du Parlement, «qui est de 389 actuellement, pourrait être revu à la hausse de 20, 30 ou 50 sièges supplémentaires, et ce, en vertu d'un décret présidentiel». Daho Ould Kablia revient également sur le mode de scrutin qui a suscité les critiques des sénateurs. Il s'oppose à un retour au mode de vote de liste ouverte, en rappelant «les dérapages» enregistrés lors des législatives de 1992 remportées par le FIS dissous. «Des dérapages qui ont été à l'encontre des intérêts du pays et de la volonté des électeurs. Avec 3,5 millions de voix, le parti dissous a remporté plus de 150 sièges, alors que le parti du Front de libération nationale (FLN) n'en a remporté que 20 avec la moitié du nombre des voix», justifie-t-il. Et de poursuivre : «Avec l'adoption des listes ouvertes, l'opération de dépouillement prend plus de temps et le rôle des partis dans le choix de leurs candidats est réduit.» Dans la foulée, il affiche sa préférence pour le mode de scrutin proportionnel, ou ce qui est communément appelé «liste bloquée», appliqué en 1977 au titre de l'ordonnance relative au régime électoral. «Ce mode présentait autant d'avantages que d'inconvénients», ajoute-t-il. Daho Ould Kablia a consacré également une grande partie de son intervention à répondre aux sénateurs du tiers présidentiel qui ont chargé le gouvernement, en affirmant que le texte ne reflète pas la volonté du président Bouteflika. «Le projet de loi sur les élections ne peut, à lui seul, apporter les solutions aux problèmes liés aux questions institutionnelles. C'est ce à quoi aspirait le président Abdelaziz Bouteflika à travers les réformes profondes et radicales qu'il a proposées au peuple algérien à travers ses élus au Parlement», lance-t-il. Il rappelle aussi que «ce texte a été approuvé en Conseil des ministres puis soumis à l'APN, où il a été amendé, notamment dans son article 67 relatif au nomadisme politique et une clause de l'article 93 concernant la démission des ministres désirant se présenter aux élections».