Les sénateurs ont entamé, hier, le débat autour du projet de loi organique portant régime électoral adopté, le 2 novembre dernier, à l'APN. Présenté par le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, ce projet a suscité des débats parfois houleux. Les commentaires des sénateurs, en particulier ceux du tiers présidentiel, étaient en effet très critiques à l'égard de ce projet qui ne reflète pas, à leurs yeux, «la volonté du président de la République d'effectuer de vraies réformes politiques». Et cela, devant un ministre de l'Intérieur qui tente de défendre son projet, en expliquant que «le texte de loi prévoit des garanties pour toutes les étapes de l'opération électorale et toutes les consultations électorales». Ces garanties, estime-t-il, ne figurent pas dans les lois de plusieurs pays, notamment en ce qui concerne la transparence des urnes ou la supervision judiciaire de l'opération électorale. Ces nouveautés, ajoute-t-il, sont à même de permettre d'avoir des résultats positifs si l'on parvient à persuader le citoyen que son choix a été fait dans la transparence. Actuellement, a fait remarquer M. Ould Kablia, une entreprise nationale prend en charge la réalisation de 56 000 urnes transparentes dont les communes seront dotées pour une première étape, fin janvier 2012, en attendant d'être renforcés par 56 000 autres urnes fin mai de la même années. Il rappelle aussi que le nombre de bureaux de vote s'élève à 45 000 au niveau national. Daho Ould Kablia insiste également sur le fait que ses services ont pris en compte les conseils et directives du président de la République entrant dans le cadre des réformes politiques. Ses arguments étaient loin de convaincre les sénateurs, qui sont tombés à bras raccourcis sur l'équipe gouvernementale. Ainsi, le sénateur du tiers présidentiel Mustapha Boudina a précisé que «le contenu du texte est en contradiction avec l'orientation du chef de l'Etat et ne traduit pas la volonté d'aller vers des changements tels que voulus par l'initiateur des réformes politiques».