Signe d'une paupérisation rampante, la mendicité prend à Souk Ahras des proportions inquiétantes et confirme on ne peut plus un malaise social certain. Plusieurs artères et endroits publics sont littéralement squattés par des dizaines d'hommes, de femmes voire d'enfants qui n'ont pas encore atteint l'âge de quitter les bancs de l'école, quémandant quelques oboles, collant parfois aux basques ou à la main d'un passant. Idem pour les commerces des rues de l'ALN, Victor Hugo ou Ibn Badis où le nombre sans cesse croissant d'enfants déguenillés tendant la main et lançant des appels de piété rendent l'accès aux magasins difficile et presque impossible. Pour certains points, il est nécessaire de rappeler que ce phénomène a déjà atteint des pans entiers de la société naguère à l'abri du besoin, celle que l'on appelait par euphémisme classe moyenne. Ces mêmes artères et places publiques sont également squattées par des dizaines de malades mentaux qui, eux, représentent une menace pour la sécurité des citoyens. Certains parmi ces derniers nous ont fait part de leur inquiétude quant au danger que représentent quelques aliénés. « Nombre de gens, notamment parmi la gent féminine, ont été agressés sans que l'on puisse intervenir à temps », affirme un commerçant de la rue Ibn Badis. « Le changement imprévisible de leur humeur et le nombre exagéré de ces malades mentaux ne laissent aucune chance ni aux victimes ni aux intervenants », renchérit-il. Tout le monde dans cette ville a confirmé la gravité du phénomène et quelques commerçants ou marchands ambulants regrettent d'assister sans pouvoir réagir à des scènes d'une violence extrême. Le même sentiment a été constaté chez quelques familles qui ont signalé la présence en plein centre-ville de personnes en tenue d'Adan, comme cet aliéné qui menaça la foule avec son sabre, il y a quelques semaines .