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Le 1er novembre 2011 de Nassima Hablal
Ce que j'en dis
Publié dans El Watan le 25 - 11 - 2011

Ce 1er novembre 2011, Nassima Hablal n'avait qu'un mot à la bouche : «Il est parti sans m'avertir, il est parti sans m'avertir.» Il, c'est son fils unique, Youcef, décédé à l'hôpital, des suites d'une longue maladie.
Youcef a été hospitalisé en urgence, alors qu'elle-même recevait des soins à l'hôpital pour atténuer la douleur des tortures subies lors de son arrestation le 21 février 1957. Presque en même temps que Larbi Ben M'hidi. Les tortures et autres atrocités qu'elle a subies avec d'autres personnes, femmes et hommes d'origines algérienne, française, espagnole et autres, soupçonnées de soutenir le FLN en ces années 1950, ont laissé des traces indélébiles dans son corps et sa psyché. D'autant que «la question» à laquelle la société tout entière a été soumise et la terreur qui a été institutionnalisée par l'armée coloniale entendaient détruire toute forme de résistance à l'ordre établi. Nassima Hablal a connu à elle seule sept centres de tortures entre casernes, fermes (transformées en centres de tortures) et villa (Susini), où elle a subi des sévices plus atroces les uns que les autres : pendue au plafond la tête en bas, les électrodes, les bidons d'eau...
Inconsolable
Des tortures qui ont paralysé ses bras durant plusieurs jours (elle, la secrétaire d'Abane Ramdane, son agent de liaison avec Aïssat Idir, entre autres). Elle, la permanente au comité central de l'UGTA, qui saisissait le journal L'Ouvrier algérien, ainsi que le journal El Moudjahid de 70 feuillets à l'époque. Ces supplices qui ont sectionné ses nerfs, tuméfié ses muscles lui occasionnent aujourd'hui des douleurs insoutenables qui tenaillent ses os et son dos. Dans ces centres, elle a eu à subir, aussi, des tortures psychologiques : on la mettait à proximité des cellules de supplices pour qu'elle entende les hurlements des hommes soumis à la question et qu'elle croise des femmes hoquetant de douleur après ces séances d'une bestialité inimaginable, telles Denise Valbert, professeur à l'université, Salima Belhaffaf, épouse de Ben Khedda, Nelly Forget, une Française de gauche, ou Fatima Benosmane, une des pionnières du mouvement nationaliste. Nassima Hablal résidait en ces années-là dans une villa près du Jardin d'essai, choisie par le FLN pour servir de lieu de réunions et de contacts à Abane Ramdane avec toutes les personnes susceptibles d'aider le mouvement révolutionnaire naissant. Aujourd'hui, elle vit seule, sans son fils qu'elle vient de perdre, malade et inconsolable, dans un logement de fonction qui tombe en ruine.
Héroïne
S'il est vrai que ses voisines, amis(es) et parents l'entourent et la soutiennent dans sa dure épreuve, il n'en demeure pas moins qu'elle aurait droit à plus d'égards, d'autant qu'elle a tout, absolument tout donné à la Révolution algérienne, et cela depuis mai 1940, après qu'elle ait vu à Kherrata, exposé sur la voie publique, le corps en putréfaction de quatre jeunes assassinés et sans sépulture, sur ordre des autorités coloniales françaises. C'est à partir de ce moment et malgré le fait qu'elle travaillait au Gouvernement général (GG), qu'elle prendra fait et cause pour la Révolution algérienne et qu'elle commencera à fréquenter un groupe d'étudiants et activera dans une cellule à La Casbah, aux côtés de Fatima Zekkal (Mme Benosmane), Mimia Chentouf et d'autre jeunes filles, pour ramasser de l'argent pour le parti (PPA), en vendre le journal et surtout aider à la conscientisation des femmes de cette zone.
Juste avant 1954, elle commence à activer dans des réseaux aux côtés d'hommes comme Mustapha Ben Mohamed et avec des Français et des chrétiens de gauche pour soigner, vacciner et alphabétiser la population algérienne des bidonvilles. Mais arrêtons-là l'énumération des rôles joués (ô combien méconnus) par Nassima Hablal avant le déclenchement et durant la guerre de Libération. Il s'agit aujourd'hui d'aider une femme de valeur à traverser ces ultimes épreuves de façon qu'elle perçoive, même tardivement, notre respect, notre amour et la reconnaissance de ceux qu'elle a participé à libérer du joug colonial. Tout comme il s'agit aujourd'hui d'écrire l'histoire de Nassima Hablal, cette héroïne, témoin et actrice de la naissance du mouvement de Libération nationale, pour que son histoire personnelle éclaire la grande Histoire et qu'une transmission soit possible entre notre passé et notre présent et puisse articuler notre avenir.
Faïka Medjahed. Ppsychanalyste


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