Samedi, la maison de la culture a organisé, devant un public certes peu nombreux mais intéressé, une vente dédicace du livre de notre confrère journaliste Mohamed Kali, intitulé « théâtre algérien, la fin d'un malentendu ». L'auteur du livre, édité en 2005 par le ministère de la culture, a fait une rétrospective du théâtre algérien, ses soubresauts et péripéties traversés au gré des bouleversements sociopolitiques de ses dernières années. Selon certains participants à la vente dédicace, le livre est venu à point nommé enrichir un paysage culturel pauvre, marqué par la disette culturelle, notamment en matière de production artistique théâtrale. Dans son intervention, M. Kali a réfuté les assertions largement répandues selon lesquelles le théâtre algérien est mort, affirmant au contraire que la vraie refondation du 4ème art a commencé au début des années 1990 et non en l'an 2000 après un déclin qui aura duré de nombreuses années. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, dit-il, c'est dans les années 90, au moment où la violence intégriste faisait rage, que le théâtre algérien avait fait une percée extraordinaire à travers la multiplication des pièces théâtrales percutantes dans les régions de l'intérieur du pays les plus touchées par le terrorisme. C'était un défi lancé aux groupes intégristes, a fait remarquer l'auteur. C'est au milieu de ces années là que le théâtre s'était affranchi des tutelles bureaucratiques et politiques. C'était plutôt l'encouragement, voire même la bénédiction des pouvoirs publics qui voyaient dans le théâtre une façon de renouer avec une vie culturelle moribonde et surtout, précise M. Kali, de démontrer au monde extérieur, dans le contexte de l'époque, que la liberté d'expression existait en Algérie. Toujours dans les années 1990, observe t-il, le théâtre avait rompu avec les thèmes classiques d'engagement politique et d'agitation sociale des années post indépendance pour développer une autre sensibilité et opérer un changement radical en optant pour les thèmes touchant à l'esthétique de la séduction centrés autour de l'humain. Bref, une ouverture sur l'universel. Le débat qui s'en est suivi a été centré sur les voies et moyens susceptibles de relancer les activités du 4ème art inexistantes dans la wilaya. Intervenant, le directeur de la culture a promis devant l'assistance que l'année 2006 qui s'ouvre verra un renouveau pour le théâtre dans la région.