Tomber de rideau hier sur la septième édition du Salon national du livre ouvert le 12 mars dernier à la Bibliothèque nationale du Hamma sous le thème “Ecriture et crise : Esthétique ou engagement?” Ce rendez-vous livresque organisé par la BN de concert avec le Syndicat national des éditeurs du livre (SNEL) a fait le pied de nez au Salon du livre de Paris qui se déroule au même moment avec comme invité d'honneur Israël. Non seulement le SNEL a boycotté le rendez-vous parisien auquel il est habitué, mais aussi il a mis à l'honneur cette année la Palestine avec ses hommes de culture et ses productions artistiques. Le Salon national du livre d'Alger, habituellement peu fréquenté en raison de la date de sa tenue –en général en période d'examens selon les organisateurs- a connu lors de cette édition un relatif engouement. La date de sa tenue a été décalée cette année pour coïncider avec celui de Paris et la date de sa clôture a été prolongée d'un jour. Comme dans toutes les rencontres du genre, des ventes promotionnelles pouvant aller jusqu'à 30% ont été proposées tout au long de ce salon qui a connu de nombreuses ventes dédicaces, des conférences, des rencontres débats ainsi que des discussions à bâtons rompus avec les auteurs dont les livres furent sur les étals. Casbah édition qui reste visiblement le leader des maisons d'éditions locales a régulièrement proposé des ventes dédicaces au niveau de son stand où pas moins de deux auteurs y signent leurs ouvrages versés dans l'histoire. En début de semaine trois auteurs ont été à l'honneur. Il s'agissait de Achour Cheurfi qui a paraphé ses deux récents ouvrages, L'Anthologie algérienne qui regroupe les textes choisis de plus de 230 auteurs, allant du IIe siècle à nos jours et faisant cohabiter des essayistes, des romanciers, des poètes, des nouvellistes et des dramaturges de différentes expressions et de différentes époques, L'Encyclopédie maghrébine, consacré aux pays du Grand Maghreb. Figurent, en plus des élites politiques, artistiques et intellectuelles de cet ensemble en pleine mutation et auquel nous appartenons, des monographies des villes et des notices sur de nombreux thèmes comme la littérature, la prose, le sport, la santé, l'énergie, etc. De son coté Youcef Merahi, actuel secrétaire général du Haut-commissariat à l'amazighité, a signé son récent recueil de poésie qui s'intitule Carnet de nuit. Djoher Amhis-Ouksel, professeur de littérature française, a pour sa part dédicacé son ouvrage intitulé, Dar Sbitar. Dans ce travail universitaire l'auteur a exploré la fameuse trilogie de Mohamed Dib, L'incendie porté à l'écran dans une mémorable version par le défunt Mustapha Badie. En plus de ces traditionnelles ventes dédicaces, un atelier de réflexion sur la relation entre les éditeurs de livres et les médias, animé par Fodil Boumala, a été proposé. Un thème d'actualité puisque la production livresque est en perpétuelle croissance mais sa promotion ne suit pas toujours et n'est pas souvent suivie d'une lecture professionnelle, par manque de journalistes spécialisés. Il est assez bizarre que ces rendez-vous ne constituent pas une opportunité pour les auteurs qui sont systématiquement lésés du fait que leurs livres ne sont ni promus, ni traduits ni générateurs d'intérêt pécunier, ne posent pas ce problème fondamental sur les tables des salons qui se tiennent régulièrement. Mais çà c'est bien sûr l'affaire des éditeurs qui ont visiblement tous les droits sur les livres qu'ils éditent. Qu'à ces là ne tienne ! Ce salon aura vu la participation de pas moins d'une soixantaine de maisons d'édition, avec plus de 3000 titres dans tous les domaines, n'est ni plus ni moins qu'une espèce de foire où l'on vend des livres au rabais.