Selon une étude menée par l'EPH de Aïn Taya sur une population de 150 000 personnes, avec un échantillon représentatif de 1500 éléments, 35,6% d'Algériens sont hypertendus. L'hypertension artérielle est un problème majeur de santé publique qui ne cesse de prendre de l'ampleur. C'est du moins ce qu'a affirmé le professeur Biad, chef du service médecine interne à l'EPH de Aïn Taya, jeudi, lors de la Journée nationale de l'hypertension artérielle organisée par l'Association d'aide aux personnes hypertendues d'Alger. Une étude, menée par l'EPH de Aïn Taya, révèle que 35,6% des Algériens sont hypertendus. La prévalence de la maladie est beaucoup plus accrue chez la femme avec près de 39% de cas recensés contre 32% chez l'homme. Plus de 25% des hypertendus sont en outre diabétiques, 25% sont sujets à la dyslipidémie et 30% souffrent d'obésité, ce qui engendre de sérieuses complications chez les malades pouvant entraîner la mort. Le conférencier préconise le recours à une approche globale et intersectorielle pour enrayer la progression de cette maladie afin d'éviter ces effets néfastes. Selon lui, il faut privilégier un socle de traitement qui repose sur un environnement sain, une nutrition de qualité et une activité physique régulière. Le professeur Biad a affirmé qu'il fallait, en conséquence, agir à la base. Pour lui, il faut mettre à l'abri les futures générations, notamment les enfants en âge scolaire, et les protéger de ce fléau, en leur inculquant la culture de la propreté et la passion de l'activité physique. L'orateur a par ailleurs lancé un appel en direction des pouvoirs publics pour la mise en place d'espaces appropriés pour les personnes du troisième âge, notamment celles qui habitent dans les milieux urbains pour qu'elles puissent avoir une activité régulière et leur éviter la sédentarité. «Vice de forme» De son côté, M. Mokhbi, président de l'Association d'aide aux hypertendus d'Alger, indique que cet événement est une occasion pour soulever un certain nombre d'interrogations concernant la prise en charge médicale. Si l'hypertension artérielle est reconnue par les pouvoirs publics comme une maladie chronique, il reste qu'elle n'est prise en charge par la sécurité sociale qu'à hauteur de 80%. Si le malade souffre d'une autre pathologie chronique, comme le diabète par exemple, il bénéficie alors d'une couverture sociale à 100%. Pour M. Mokhbi, c'est «un vice de forme». Il interpelle ainsi les pouvoirs publics pour qu'ils revoient leur copie sur ce sujet. Invité à participer à cette rencontre, M. Bourkaib, directeur général de la sécurité sociale auprès du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, a justifié cette «injustice» par l'ordre de priorité accordé à une pathologie par rapport à une autre. «La liste des médicaments à rembourser à 100% a été arrêtée selon les priorités», a-t-il lancé. «Nous privilégions les maladies qui nécessitent un traitement lourds et coûteux, comme les insuffisances rénales et les cancers, dont les soins sont onéreux. Et puis, nos ressources financières ne sont pas illimitées. Les équilibres financiers ne peuvent pas tenir», a-t-il expliqué. «Mais en tout état de cause, il sera procédé à une révision des listes pour assurer une meilleur prise en charge de cette maladie», a-t-il promis.