De la grippe porcine à l'hypertension, le monde est désormais face à plusieurs maladies. Maladie des temps modernes? Comment y faire face? Ce n'est ni simple ni facile. Ainsi, l'hypertension artérielle gagne les régions du Sud alors qu'elle est bien installée dans le nord du pays. «L'hypertension artérielle touche un sujet sur deux dans le Sud algérien et est devenue un problème majeur de santé publique dans notre pays», a estimé jeudi le professeur Mohamed Temmar, vice-président de la Société algérienne de l'hypertension artérielle (Saha), lors d'une rencontre à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'hypertension artérielle (HTA), organisée à Ghardaïa. «La maladie est en perpétuelle croissance au sud du pays», a-t-il indiqué. «Pratiquement, un sujet sur deux des personnes âgées de 40 ans et 70% des personnes âgées de plus de 47 ans souffrent de cette pathologie», a expliqué le Pr Temmar, soutenant que «toutes les études épidémiologiques effectuées sur les facteurs de risque cardiovasculaires, s'accordent à dire que l'hypertension artérielle est très présente en Algérie.» Cette prévalence, selon des études effectuées par la Société algérienne de l'hypertension artérielle, «semble être liée à une mauvaise acceptation par l'espèce humaine des modifications environnementales, au stress et aux habitudes alimentaires, ajoutée à un fort taux de consanguinité dans les régions du Sud du pays», a précisé le vice-président de la Saha. Cette affection, a-t-il prévenu, peut entraîner des complications très graves, à savoir notamment les infarctus et les attaques cérébrales et peut également endommager les organes vitaux comme le coeur, le cerveau ou les reins. Pour le Pr Temmar, cette maladie, touchant notamment les populations du Sud algérien, «est la conséquence d'une vie sédentaire, d'un régime alimentaire pléthorique et d'un dépistage très souvent tardif ou encore d'un contrôle de tension non fiable qui peuvent engendrer des complications cardiovasculaires». Pour lutter contre cette pathologie, le spécialiste préconise une culture pédagogique nécessaire visant à sensibiliser le corps médical, les associations et les malades sur la gravité des complications et à fournir l'information sur sa prévention, sa détection et son traitement. «La lutte contre la sédentarisation, la pratique du sport et une hygiène alimentaire constituent des éléments importants de prévention contre cette pathologie, facteur de risque cardiovasculaire» a-t-il souligné. Des études ont par ailleurs montré qu'«un Algérien sur trois est hypertendu, dont 60% ne sont pas contrôlés». Il a été constaté en outre que seulement 26% des Algériens hypertendus sont suivis médicalement. L'hypertension artérielle (HTA) est en «nette progression» en Algérie. Les statistiques mondiales de cette maladie «silencieuse» indiquent que le nombre d'hypertendus dans le monde devrait atteindre 1,5 milliard à l'horizon 2025. Les causes de l'hypertension sont entre autres, rappelle-t-on, le manque d'hygiène de vie, le stress, le tabagisme, la non-pratique du sport.