La commune de Annaba est connue pour être une grande vespasienne à ciel ouvert. En centre urbain ou en périphérie, pas un seul coin à l'abri des regards n'est épargné par l'odeur d'urine qui s'y dégage. Même les cages d'escalier et les couloirs d'immeuble ne sont pas épargnés par ce qui s'apparente à un fléau. L'absence de civisme des habitants et le manque de toilettes publiques y sont pour beaucoup. Elle a été prise en charge par des jeunes. Profitant de la récente annonce du ministre de l'Emploi et de la Solidarité pour la réalisation de un demi-million de toilettes publiques dans le pays, ils ont créé une entreprise spécialisée dans la production en série de ce type d'infrastructure. Abdelwaheb Benatia en est le directeur. La quarantaine, il donne un aperçu sur les réalisations de son entreprise : « C'est un procédé de fabrication en série de combine de toilette publique en monocoque en béton armé que nous comptons mettre en place. Il s'agit d'un procédé que nous avons nous mêmes inventé et homologué sur la base d'un brevet d'invention enregistré le 25 septembre 2005 sous le n°050344 à l'Inapi. Le réseau des eaux usées étant disponible, la fourniture et la pose de ces toilettes ne nécessitent qu'une heure de temps. Gérées, chacune par au moins 2 personnes, ces toilettes sont destinées aux usagers des 2 sexes. » Cette initiative a été bien accueillie par la population de Annaba, notamment les gérants des locaux commerciaux dont Larbi H. qui a affirmé : « La mise en place de ces vespasiennes mettra fin à la vision des bouteilles en matière plastique pleine d'urine jetées sur la voie publique. Le manque flagrant de toilettes publiques sur l'ensemble du territoire de notre commune a entraîné l'absence de civisme des citoyens qui de fait sont contraints de soulager leur vessie n'importe où, n'importe quand. »