On n'a pas cessé de le rappeler, de le ressasser à satiété et de manière lassante à qui veut l'entendre qu'Alger la Blanche est une capitale censée être belle. Elle mérite, par conséquent, des égards et une meilleure posture que celle que nous lui accordons. Pour ce faire, la bonne gestion est tout indiquée pour la faire sortir de l'état de déliquescence dans lequel elle semble se vautrer. Outre l'urbanisation anarchique qui caractérise son tissu urbain, la pestilence se dégageant des monticules des ordures ménagères que nous avons peine à gérer, les parcs que nos édiles ne voient pas utiles de créer dans les nouvelles cités et la couverture végétale qui fait défaut, il y a aussi ce que d'aucuns considèrent comme accessoire à une ville, une bourgade ou tout simplement un quartier. Il s'agit de ces vespasiennes qui, pratiquement, n'existent plus dans nos villes. Ces urinoirs ou pissoirs datant de l'époque coloniale qui ont été transformés en boutiques de négoce plus rémunérateur. Nous avons beau longer en longueur et en largeur le centre de la capitale, nous n'avons fait que constater ce manque criant de ce « service » qui pare à l'urgence biologique du commun des mortels. Et si vous vous avisez de vous rendre dans le café du coin, vous avez très peu de chance de vous soulager la vessie. On vous répondra insensiblement par le redondant « makach ». Serait-ce normal d'arpenter en famille les artères de la ville en ayant du mal à débusquer un lieu pour un de vos rejetons qui a besoin d'uriner ? Et nos bien-pensants qui ont eu l'ingénieuse idée, il y a quelques années, de placer des urinoirs dans la périphérie de la ville, peuvent bien méditer sur l'initiative inféconde, voire irréfléchie ! Et ne nous étonnons pas si des bouteilles en plastique remplies d'urine jonchent ici et là nos rues, ajoutant davantage au décor d'insalubrité.