Les associations d'Oran tirent à boulets rouges sur le projet de loi relative aux associations. Dans un communiqué commun rédigé samedi dernier, elles n'y vont pas avec le dos de la cuillère : elles demandent purement et simplement le retrait de ce projet de loi, qui date du mois de septembre dernier. «Ce projet de loi est un recul par rapport à la loi 90-31 du 4 décembre 1990 qui a apporté une impulsion significative à l'ouverture démocratique en Algérie, et à l'essor du mouvement associatif», lit-on dans le communiqué. Pour ces associations oranaises, ce nouveau projet n'est donc ni plus ni moins qu'un recul et est contraire aux engagements internationaux de l'Algérie, notamment le pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, ratifié, faut-il le rappeler, par l'Algérie en 1989. Selon le communiqué, en instituant l'autorisation administrative, ce projet de loi remet en cause le système déclaratif qui est en cours dans tous les pays démocratiques. «Certaines administrations ont même anticipé sur le projet en bloquant la création de nouvelles associations et en décrétant la dissolution d'autres», assure le communiqué. Pour parler plus spécifiquement d'Oran, le communiqué revient, détail après détail, sur les contributions qu'a apportées la vie associative oranaise dans l'embellissement et le rayonnement de la société civile. Cette contribution a touché tous les domaines : économique, social, éco-citoyen, sportif et bien sûr culturel. Le communiqué préconise, pour finir, la création d'un instrument juridique d'encouragement des associations et du bénévolat. Ces associations revendiquent leur droit à participer à l'élaboration d'un nouveau cadre juridique. Pour elles, l'impérieuse nécessité du moment est de lever les obstacles pour renforcer ce mouvement de la société «et le rendre irréversible par un fonds public national de soutien et un dispositif fiscal favorable au bénévolat et à l'action citoyenne», mais encore «l'encouragement du partenariat et du rapprochement entre société civile et institutions d'Etat». La confiance, lit-on pour finir, doit être de règle et la défiance d'exception. Une vingtaine d'associations ont signé ce communiqué parmi lesquelles Bel Horizon, Fard, l'Afepec, la fondation Abdelkader Alloula, SDH, Acava Béthouia, IMC Nour, Aprosch, Association sportive de Sidi El Houari, Istijmam culturelle, le Petit Lecteur, Phenicia, Smile, Arterial Network, Mémoire de la Méditerranée, les Nomades, Climaction, Echiffa et la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme.