La première proposition d'ouverture d'un centre universitaire à Mila remonte au mois de février 1986, soit deux ans à peine après la promotion de ladite daïra au rang de wilaya, quand une équipe de biologistes de l'université de Constantine en a exprimé le vœu au premier wali en lui proposant un dossier détaillé. Depuis, les choses traînent et les premiers responsables de la wilaya se confinent dans un silence de cimetière en évitant même d'en parler ou de recevoir en audience l'équipe d'enseignants initiatrice de la proposition, excepté le wali Bouslama qui est parvenu à acheminer un exemplaire de la proposition jusqu'au ministère de l'Enseignement supérieur en 1993. Depuis cette date, c'est le statu quo, tout est hermétiquement barricadé, même après la dernière visite du président de la République lors de laquelle le projet a été approuvé. En effet, Mila aura son centre universitaire tout comme El Tarf, Bordj Bou Arréridj, Khenchela... et même Maghnia ; n'en déplaise à tous ceux qui ont bloqué, tu ou rejeté carrément la proposition à leur niveau en responsable désisté. Mais ce qu'il convient de relever, c'est cette inertie, ce désistement et cette autosatisfaction qui règnent en maître absolu, aussi bien dans la population qui semble complètement déconnectée du reste de l'Algérie qu'au niveau des représentants élus et des gestionnaires ; à croire que tout le monde passe des vacances illimitées dans cette contrée de l'Algérie profonde oubliée et épargnée des regards responsables. Pour preuve, nous vous invitons à savourer le rythme de développement de cette wilaya en visitant le plus grand barrage de l'Algérie : Beni Haroune qui totalise près de 37 ans d'âge, afin d'évaluer par vous-mêmes, quand il sera fonctionnel ? Pas plus loin de ce chef-d'œuvre architectural et de son panorama attrayant, entre Grarem et Mila (chef-lieu de wilaya), vous observez et appréciez, à sa juste mesure, la lenteur régnant à travers un exemple pédagogique matérialisé par une grue dressée le long d'un pont récemment construit et inauguré à plusieurs occasions, dit-on. En effet, un couple de cigognes migratrices n'a pas trouvé mieux, car l'installation est pour plusieurs générations, que d'offrir à sa descendance le meilleur nid au sommet de cette machine délaissée depuis X temps, profitant lui aussi du progrès industriel et du transfert inconsciencieux et inadapté de technologies. D'ailleurs, quand vous aurez observé cet exemple, la première question qui vous viendra à l'esprit est, sans aucun doute, de savoir depuis combien de générations ce volatile a élu résidence au sommet de cette grue. La réponse vous viendra probablement des services de la planification de la wilaya ! Voilà à quelle vitesse évolue Mila, l'historique ! Après cette parenthèse, pratique et en revenant à notre sujet, nous pouvons remarquer qu'avec un taux de 42,52% de réussite au baccalauréat, l'université algérienne sera encombrée, sursaturée, plutôt submergée. Elle a donc besoin, plus que jamais, d'étendre ses structures tant que les compétences existent. Alors, n'est-il pas grand temps pour les gestionnaires de la wilaya de prendre les décisions qui s'imposent pour affecter, d'ores et déjà, des locaux à ce centre universitaire, afin de procéder à la première inscription. En tout cas, l'équipe initiatrice de la proposition est prête à gérer des inscriptions en agronomie ou en biologie dès la rentrée universitaire prochaine (2004-2005). Alors, battez le fer, Messieurs les responsables, tant qu'il est chaud ! De toutes les façons, avec ou sans vous, Mila aura son centre universitaire « incha Allah » ; l'histoire de l'Algérie indépendante le consignera et l'avenir proche vous comptera dans un camp ou dans l'autre.