Après plus d'une année de retard dans la livraison de leurs biens, certains acquéreurs étaient prêts à débourser le supplément. Il ne se passe pratiquement pas de semaine sans que des citoyens viennent en groupe à la wilaya pour faire part de leurs doléances ou de leurs protestations contre ce qu'ils endurent de la part de certains promoteurs de logements sociaux-participatifs (LSP), des promoteurs défaillants qui n'arrivent pas à leur livrer dans les délais contractuels leurs logements. Pire, certains, comme à Chabat El Laham, se sont fait «gruger». Le promoteur avait porté sur leurs actes de propriété un alinéa par lequel il leur imposait une augmentation de 10%. Une fois les logements terminés, et alors qu'il n'y avait pas de travaux supplémentaires, il les a sommés de passer à la caisse. Certains acquéreurs, pressés après plus d'une année de retard dans la livraison de leurs biens, étaient prêts à débourser le supplément. La supercherie était évidente mais ils s'estimaient désarmés : «En admettant qu'il y ait quelques travaux supplémentaires, comment pouvait-il savoir que cela équivaudrait à 10% et pas à 2, 5 ou 7% ? Ce qui prouve qu'il y a eu tricherie. Mais comme nous avons signé le contrat sans prendre garde à ce qui était écrit, la loi nous donne tort». Cette semaine, toujours de la daïra d'El Malah, c'est un groupe d'acquéreurs de l'ex-Rio Salado qui est venu frapper aux grilles de la wilaya. Commission d'enquête Eux aussi étaient en possession de leurs actes de propriété délivrés depuis juillet 2009, ce qui leur permettait dès cette date d'occuper leurs biens. Mais ils n'ont pu le faire parce que leurs 40 appartements ne sont reliés ni au gaz, ni à l'électricité, ni à l'eau. Quant aux espaces verts et au parking, pour lesquels ils ont également payé, ils ne sont pas toujours réalisés: «C'est malheureux, nous avons eu tous nos projets personnels brisés. Nous sommes tous locataires chez des privés!» Pourtant, ils étaient en droit d'ester en justice le promoteur six mois après le délai de réalisation et l'astreindre à payer des dommages. Mais, ils ne l'ont pas fait en raison des promesses données par le promoteur qui les démobilisait et de la difficulté à s'organiser. Reçus à la wilaya, ils ont été orientés vers la DLEP. Cette dernière a promis d'envoyer une commission d'enquête et, le cas échéant, adresser au promoteur une mise en demeure par voie d'huissier de justice, ce qui permettra de l'ester en justice. D'autres acquéreurs de 21 LSP à M'saïd dans la daïra d'El Amria sont eux aussi dans la même situation. Ils ont reçu leurs actes de propriété en juin 2011. Le promoteur les fait patienter en arguant que c'est la Sonelgaz qui traîne pour le branchement électrique. Eux aussi, lassés, s'apprêtent à une action d'éclat.