«La guerre des gangs» reprend de plus belle entre deux groupes de malfaiteurs qui ont mis, dans la nuit de mardi à mercredi, en ébullition les cités de Yasmine et Sabah. Munis de sabres et de couteaux de bouchers, les deux bandes rivales se sont livrées à une véritable bataille rangée sous les yeux ébahis des riverains. Ces derniers, qui suivaient la scène à partir de leurs balcons, ont averti les agents de sécurité. Les malfaiteurs ont pu prendre la fuite à la faveur de l'obscurité dans ces cités «où il ne fait pas bon vivre». Des témoins affirment qu'ils ont entendu des cris entrecoupés par le bruit des courses-poursuites entre une vingtaine de voleurs. Une histoire de vengeance serait à l'origine de cette «guerre des gangs» qui n'en finit pas d'empoisonner la vie des habitants. Des sources concordantes attribuent ce tourbillon de violence au gang de Haï Sabah. C'est ce dernier qui a ouvert le bal des hostilités en s'attaquant aux autres membres du gang de Haï Yasmine, assure-t-on. Des blessés des deux côtés ont été signalés çà et là alors que la situation risque de prendre des proportions aggravantes. Dans leur furie, les malfaiteurs ont caillaissé des véhicules parqués devant les immeubles. Des bus en stationnement ont été dévalisés. Les chauffeurs de ces bus ont découvert des bris de glace qui jonchaient le sol. Vitres cassées, portières défoncées, pneus tailladés à l'aide de couteaux: tel est le spectacle qui s'offrait à leurs yeux. Les fréquentes interventions des policiers de la 22ème sûreté urbaine restent insuffisantes compte tenu de l'immensité de ces quartiers. Ils doivent également faire face aux autres contrecoups d'autres bandes rivales de la cité toute proche de Haï Nour. Les habitants de ces cités ne sont pas épargnés: les agressions les guettent dès leur retour du travail. Personne n'est ménagé par les agresseurs qui agissent à visage découvert. «Les bandes rivales rackettent et volent les riverains de leurs quartiers respectifs. Parfois, des malfaiteurs d'un autre quartier franchissent les limites de leur territoire, ce qui donne lieu à des scènes de vengeance», affirme-t-on. Les travailleurs semblent particulièrement redouter le matin lorsqu'ils regagnent leur travail et les élèves leurs établissements scolaires. C'est le moment que choisissent les malfrats pour les attaquer et les détrousser. Des patrouilles de police sont dépêchées dans ces moments de grande inquiétude. Ce qui met un peu de baume au cœur de ces résidents qui se cloîtrent à double tour chez eux dès le jour tombé en cette saison hivernale.