Dès les premières averses, les caniveaux et autres déversoirs publics sont obstrués. La wilaya de Saïda accuse un retard considérable en matière de réseaux d'assainissement face à l'explosion urbaine, l'urbanisation galopante et le phénomène de l'exode rural hérité surtout durant la décennie noire. Dès les premières averses, les caniveaux et autres déversoirs publics sont obstrués et l'oued qui traverse la ville est parfois en crue rasant les habitations construites à proximité de lui comme ce fut le cas en 2008 où quatre habitations furent emportées par les eaux en furie. En outre, deux personnes ont trouvé la mort par inondation de l'oued au lieu-dit Aïn El Manaâ, commune de Aïn El Hadjar et d'importants dégâts matériels ont eu lieu dans des habitations menaçant ruine et les bidonvilles de la wilaya. Selon un responsable de l'hygiène communale, ces problèmes résultent de l'utilisation d'un réseau unitaire qui évacue, dans une même canalisation, les eaux usées domestiques et les eaux pluviales. Pour remédier à cette situation, il faut utiliser un réseau d'assainissement séparatif qui permet la collecte des eaux domestiques dans un réseau et les eaux pluviales dans un autre. Ce système a l'avantage d'éviter le risque de débordement des eaux usées dans le milieu naturel lorsqu'il pleut. À cet effet, la création en 2001 de l'ONA (Office national de l'assainissement) sis à Rebahia, à 4 km de Saïda, en tant que principal opérateur pour gérer le secteur de l'environnement, la protection de l'eau et la lutte contre la pollution, est venu à point nommé pour assainir l'environnement. Assainir l'environnement Déjà, certains fellahs utilisent encore les eaux usées pour irriguer les cultures maraîchères exposant les consommateurs à un réel danger.Cet organisme gère par le biais des concessions deux communes (Saïda et Aïn El Hadjar) sur les 16 que compte la wilaya moyennant une taxe sur l'eau et procédant de ce fait à un curage préventif et curatif et compte, dans un proche avenir, gérer toutes les communes de la région. «La station d'épuration de Saïda est mise en exploitation depuis deux ans et reçoit 70% des eaux usées. Ses capacités sont de l'ordre de 150.000 habitants avec un débit moyen de 20.000 m3 jour. Toutefois, la STEP (station d'épuration) ne reçoit que les déchets de l'Orolait et, à un degré moindre, ceux des abrasifs. La seconde station d'épuration se situe à Aïn El Hadjar avec une capacité de 30.000 habitants et un débit de 4800 m3 de déchets par jour et 6 lagunes implantées dans les communes limitrophes. Avec l'eau épurée, on peut irriguer 400 hectares», dira le directeur régional de l'ONA. Et d'ajouter: une étude de l'aménagement de l'oued sur 7 km est prise en charge par le secteur de l'hydraulique en tant que maître d'ouvrage. La ville des eaux va bientôt bénéficier de la rénovation du réseau d'assainissement ce qui augure de lendemains meilleurs.