Un gros dilemme : les enseignants éprouvent beaucoup de difficultés à noter le travail des étudiants, qui, de leur côté, n'en ressentent pas moins une suspicion de partialité et autre favoritisme… La problématique de l'évaluation en formation universitaire a fait l'objet, les 29 et 30 Novembre, d'un séminaire international initié par la filière de français du département des lettres et des langues étrangères de l'université Mohamed Khider de Biskra. Outre l'excellente organisation qui a prévalu tout au long de ces 2 jours, il faut noter aussi la qualité des interventions de plusieurs professeurs et universitaires étrangers et nationaux qui ont parfaitement cerné le rôle des différents types d'évaluations. Le ton a été donné par M. Djoudi, responsable de la filière du français à l'UMK. «Nous assistons ces dernières années à un malaise, une méfiance anxiogène de la part des étudiants, voire à de lourdes suspicions pesant sur les enseignants universitaire accusés de partialité, de favoritisme, d'arbitraire et de bricolage en matière de notation et d'évaluation des étudiants. Ce séminaire vise à lever certaines équivoques et à expliquer aux universitaires l'importance et les difficultés rencontrées lors de l'évaluation, laquelle relève de problèmes liés à la définition, aux taxonomies des objectifs de formation et aux critères, mais aussi à la congruence de ces derniers et aux exigences administratives ainsi qu'aux modèles de recherche», a-t-il indiqué. Venue de l'université de Mostaganem laquelle, on se le rappelle, a été soulevée l'année dernière par la mort d'un enseignant poignardé par un étudiant à cause d'une «mauvaise note», Fatima Kies s'est intéressée à de nouvelles approches d'évaluation par compétences basée sur des activités de type «situations problèmes» et questions de production. Amara Marie, professeur de sociologie à l'université du Luxembourg, a proposé une autre manière d'évaluer à l'université reposant sur la perception qu'ont les étudiants de leurs compétences relatives à l'employabilité, de leur santé psychologique et de leur sentiment d'appartenance à la vie estudiantine. Dans son intervention elle dit aussi évaluer les programmes à posteriori à l'aide d'indicateurs de performance comme les taux de réussite aux examens et la pratique du benchmarking…(technique de gestion de la qualité qui consiste à étudier et analyser les techniques de gestion, les modes d'organisation des autres entreprises afin de s'en inspirer et d'en retirer le meilleur). Enfin, M. Mekhnache de Biskra a conclu en affirmant: «C'est sans nul doute en procédant à des évaluations périodiques tant au niveau pédagogique (l'enseignant pour se remettre en question, l'étudiant pour vérifier sa progression) qu'au niveau institutionnel, pour d'éventuelles régulations, qu'on peut juger de l'efficience des apprentissages universitaires».