Les chiffres de la subdivision du logement et des équipements publics (SLEP) d'Akbou révèlent une large adhésion de la population de Tamokra à la formule de l'habitat rural financé par le biais du FONAL (fonds national du logement). «Depuis 2002, année du lancement de ce programme, nous avons attribué 359 aides, dont 49 sont relatives aux opérations d'extension et d'aménagement», souligne M. Rabia, le premier responsable de la subdivision. «Pour les seules années 2010 et 2011, poursuit-t-il, la commune de Tamokra a bénéficié de 137 logements, dont la majeure partie est déjà achevée». Selon le même responsable, 14 nouvelles aides au logement rural viennent d'être affectées pour la commune de Tamokra, dans le cadre d'un programme de réhabilitation. Ce programme, non encore mis en œuvre, est destiné à des opérations de «consolidation, de confortement de la structure, du traitement de façade et de l'étanchéité». A se fier à des témoignages de citoyens résidents dans cette circonscription rural, ce programme immobilier a contribué dans une large mesure, sinon à la fixation de la population, du moins à réduire de manière significative le mouvement d'exode. «Il y a même des gens qui retournent dans leurs patelins après une longue période d'absence, chose impensable il y a une dizaine d'années», soutient un habitant du village Tassira. «Si les pouvoirs publics venaient à mettre en place un minimum de commodités à la campagne, des villages comme Boutouab ou Boukerdous retrouveraient sans nul doute leur dynamisme d'antan», suppute un jeune commerçant établi au chef lieu communal. Pour leur part, des souscripteurs au logement FONAL de Tamokra nous ont fait part d'une multitude d'écueils contrariant l'avancement des travaux de leurs projets immobiliers. «Exiger de l'auto constructeur de réaliser, avec ses propres moyens, 20 % de son projet pour pouvoir prétendre à la première tranche de l'aide, est un obstacle majeur», fait remarquer un auto constructeur du village Bicher, l'un des plus peuplé de la commune. «Bien des souscripteurs sont obligés de s'endetter pour entamer les travaux, avant de se voir contraints de jeter l'éponge, faute d'argent», ajoute-t-il. D'autres citoyens évoquent la nature accidentée du relief, l'insuffisance de l'aide allouée et la pénurie de main-d'œuvre qualifiée, comme autant de facteurs qui retardent la réalisation de ces projets, quand ils ne poussent pas, tout bonnement, à leur abandon.