Les conditions de vie difficiles et les perspectives d'emploi aléatoires font galoper l'exode rural. Située à 80 km à l'ouest de Béjaïa, Tamokra est sans doute l'une des communes les plus déshéritées de la vallée de la Soummam. La nature ne l'a pas gâtée par son relief montagneux et accidenté. Des arbres fruitiers, seul l'olivier s'y accroche au milieu des pinèdes. A cause des conditions de vie difficiles et des perspectives d'emploi aléatoires, l'exode rural bat son plein. Une bonne partie de ses habitants, à l'instar des Ath Aïdel en général, a tôt fait de déserter en famille les lieux pour s'installer définitivement un peu plus bas à… Akbou. « L'absence de patrimoine foncier communal susceptible de réaliser des projets structurants qui nous sont affectés au compte-gouttes explique en partie le retard qu'accuse son développement local », nous fait remarquer d'emblée Mohand Cherif Chendouh, le président de l'APC. Pour mieux illustrer cet handicap de taille, il nous pointera du doigt cette aire de jeux qu'il s'est vu obligé de réaliser en lieu et place du parking de la mairie pour permettre aux jeunes de pratiquer des sports collectifs. Des projets d'envergure, le P/APC nous en citera, en tout, deux en cours de réalisation dans le cadre des programmes sectoriels de développement. « Le premier concerne le revêtement en béton bitumineux du chemin de wilaya n°23 traversant la commune sur une longueur de 28 km avec bretelles menant vers les villages Zaouïa et Taourirt. Le second concerne le renouvellement de la conduite d'alimentation en eau potable à partir du barrage de Tichi Haf dotée d'une station de traitement et d'un réservoir de 500m3 », soulignera-t-il en substance. Les usagers de cet axe routier reliant la RN 26 à la wilaya de Bordj Bou Areridj, naguère impraticable, ne peuvent qu'être soulagés par cet acquis. Et ils le seront encore plus si un pont venait à être construit au niveau de l'oued Soummam pour permettre aux usagers de la route de se rendre directement à Akbou sans faire le détour par Biziou et Taharacht. Maigres subventions S'agissant des maigres subventions de l'Etat allouées dans le cadre des PCD, elles sont, apprend-on, injectées dans des opérations de désenclavement des neuf villages que compte la municipalité. Il en est ainsi de l'aménagement et du revêtement des pistes desservant Bicher, Tighilt, Boutouab et Tigharmine d'un linéaire global de 3360 mètres pour un montant de l'ordre de 28 millions de dinars. Une autre partie de ce budget de l'Etat a été destinée à l'étude et la réalisation d'un nouveau siège de l'APC ainsi qu'à l'aménagement urbain et l'assainissement du chef-lieu, des villages et quartiers de la commune. Une bibliothèque est aussi en construction à proximité du siège de l'APC dans le cadre du fonds commun aux collectivités locales. Les soucis majeurs que le premier magistrat de la commune n'a pas manqué d'énumérer concernent ceux inhérents à la santé publique, l'enseignement et autres prestations de service. « Une maternité au sein de la polyclinique pour éviter aux femmes enceintes de se rendre à Akbou pour accoucher, un lycée pour nos 410 élèves contraints au régime d'internat ailleurs et une poste digne de ce nom constituent la moindre des priorités », ajoutera notre interlocuteur. Animé d'une volonté inébranlable malgré les défis innombrables auxquels il est appelé à faire face, M. Chendouh ne perd pas espoir de voir Tamokra rattraper son retard en matière de réalisation d'infrastructures de base. « Le barrage de Tichi Haf qui a englouti plusieurs hectares de nos terres, indemnisées, cela dit en passant, à raison de… 10 DA le m2, peut constituer un site touristique intéressant pour peu qu'on lui apporte quelques aménagements utiles. La nature argileuse du sol intéresse aussi des investisseurs désirant monter des fabriques de briques rouges si les autorités de wilaya nous aident à insuffler une dynamique à ces créneaux créateurs d'emploi » espère vivement l'édile communal.