Fransabank El Djazaïr, filiale du groupe libanais du même nom, fera son entrée dans le marché financier algérien au plus tard dans trois mois. C'est ce qu'ont déclaré ses responsables à l'occasion de la cérémonie de signature des statuts portant constitution de cette nouvelle banque, avant-hier à la résidence Djenane El Mithak (Alger). La maison-mère, à savoir la banque libanaise Fransabank, détient 68% du capital de sa filiale algérienne. Les autres actionnaires, le groupe français de transport maritime CMA-CGM en détient 25% alors que le groupe privé algérien Salhi participe au capital à hauteur de 7%. Ainsi, 93% des capitaux de cette banque sont étrangers. Le président du groupe libanais, Adnan Kassar, a fait savoir que deux institutions financières européennes renommées rejoindront ces trois partenaires « dans une étape ultérieure », sans donner plus de détails. Fransabank El Djazaïr va couvrir toutes les activités bancaires sans distinction destinées aux particuliers et aux entreprises, selon M. Kassar. Elle fournit des services et produits qui « couvrent les activités de la banque commerciale, de la banque de détail, de la banque privée et d'investissement ainsi que le crédit-bail (leasing) », a-t-il dit. Fransabank El Djazaïr va accorder, toutefois, « un intérêt particulier au financement des projets structurels et des petites et moyennes entreprises ». Dans un premier temps, elle va ouvrir deux agences au niveau de la capitale. Elle développera, ensuite, son réseau à travers les grandes villes du pays. Elle est la première banque à obtenir l'aval de la Banque centrale d'Algérie après la promulgation d'une nouvelle réglementation qui relève le capital social des institutions financières à un seuil minimum de 2,5 milliards de dinars algériens. Interrogé sur les motivations de ce groupe libanais à s'installer en Algérie alors que le secteur financier est miné par divers scandales et est monopolisé par les banques publiques, M. Kassar a répondu en soulignant que « dans l'Afrique du Nord, l'Algérie offre un grand potentiel aux investisseurs », tout en estimant qu'une libéralisation et la modernisation du secteur et le renforcement du contrôle dans le domaine s'imposent. Fransabank n'est pas intéressée par une prise de participation dans les banques publiques qui activent dans la place financière algérienne, a souligné encore M. Kassar. « Nous ne voulons pas entrer dans un engrenage qui nous empêchera de réaliser nos innovations », a-t-il argumenté. « Je suis sûr que nous aurons de bonnes parts de marché », a-t-il dit en faisant allusion à la concurrence. Nabil Salhi, PDG de la société Maghreb Truck, spécialisée dans la distribution de véhicules industriels, unique actionnaire algérien, a indiqué, pour sa part, que son investissement dans le secteur bancaire s'inscrit dans le cadre de sa stratégie de diversification de ses activités. Le groupe libanais Fransabank est l'un des plus importants au pays du Cèdre. Le Crédit agricole (France), la société allemande d'investissement et de développement DEG et the Public Institution for Social Security (Koweït) détiennent des parts de son capital.