Incendies, maladies et manque d'entretien, tels sont les facteurs qui influent négativement sur le rendement. Même si l'hypothèse est d'emblée balayée d'un revers de la main par les services des forêts, il n'en demeure pas moins, selon les arguments du président de l'association des oléifacteurs, que l'augmentation de la production d'huile d'olive, passe impérativement par l'amorce du débroussaillage d'espaces forestiers pour les transformer en oliveraies. D'après le même responsable, les services des forêts ont repoussé l'idée, argumentant que tout défrichement va irrémédiablement conduire à l'érosion des surfaces touchées. Cependant, notre interlocuteur soutient mordicus que l'olivier reste un des meilleurs arbres stabilisateurs du sol. A cet égard, il préconise une nouvelle démarche basée sur la culture de nouveaux espaces pour rentabiliser l'oléiculture dans la wilaya. A la tête d'une association qui regroupe les propriétaires des huileries locales, cet oléifacteurs affirme que l'objectif pour lequel il milite est inscrit dans l'ordre de recherche d'une politique de modernisation de l'outil de production de l'huile d'olive. Sur les 132 huileries recensées, 22 sont de type moderne et fonctionnent avec des chaînes automatiques et 27 sont semi-automatiques, alors que 83 tournent avec des procédés purement traditionnels. La modernisation de ces dernières passe par une subvention des pouvoirs publics. «L'Etat est appelé à soutenir cet effort, au moins à hauteur de 50%, pour renouveler et moderniser ces huileries; son apport financier est indispensable à cette démarche», affirme le président de l'association des oléifacteurs qui justifie cet appel par le fait que les huileries, de type ancien, sont interdites dans certains pays étrangers. «Elles sont à l'origine de maladies gastriques, tout simplement parce que l'huile d'olive qu'elles produisent a un taux d'acidité très élevé», argue-t-il. D'ailleurs, cette huile est déconseillée à la consommation, selon lui. Il prévoit également un faible rendement pour cette saison, à cause, dit-il, des conditions climatiques et des incendies qui ont ruiné une partie appréciable du potentiel de production. Les maladies qui ont touché l'olivier et les cendres des incendies, ainsi que la conjoncture sécuritaire qui n'incite pas encore à la cueillette des olives dans certaines localités, sont, entre autres, des facteurs qui ont conduit à cette faible rentabilité. Cette situation va inéluctablement conduire à une hausse du prix de l'huile d'olive. «L'année passée, elle s'est vendue à 500 DA le litre, cette saison elle va sûrement frôler les 600 DA», estiment d'ailleurs certains initiés. Il reste à souligner que les prévisions sont de l'ordre de 13 à 14 litres en moyenne par quintal. La production de la wilaya peut atteindre les 4 millions de litres, alors que l'an passé elle a avoisiné les 5 millions. Pour le président de l'association des oléifacteurs, la culture de l'olivier est une tradition ancestrale bien ancrée dans les coutumes locales. Pour lui, l'olivier et les arbres fruitiers sont les plus adaptables à la nature de la région. «Les gens sont capables de cultiver des champs entiers d'oliviers, pourvu que les moyens soient mis à leur disposition», conclut-il.