Allemands et Français ont tenté de ne rien laisser transparaître de leurs différends, préférant afficher un optimisme de façade quant aux solutions à la crise qu'ils proposent pour préserver la zone euro. Pour trouver une issue à la crise et rétablir la confiance dans l'euro, Allemands et Français veulent désormais rapprocher les points de vue des Européens en vue d'un accord sur «un nouveau traité» d'ici mars 2012. Un projet discuté hier, lors d'un minisommet bilatéral, à Paris, par Angela Merkel et Nicolas Sarkozy et dont une des finalités serait de pouvoir imposer des «sanctions automatiques» aux Etats laissant filer leurs déficits. Trouver une issue à la crise La proposition franco-allemande sera présentée le 8 décembre au sommet européen de Bruxelles pour tenter de colmater les brèches et de trouver une issue à la crise financière qui n'en finit pas d'inquiéter l'Europe dans le sillage de la fragilisation extrême de la Grèce, de l'Italie, de l'Espagne et du Portugal et des signes de faiblesse que laisse apparaître l'économie française. Un pan entier de la zone euro chancelle dangereusement depuis des mois, menaçant d'entraîner dans sa chute tous les pays du vieux continent et de remettre en question la viabilité de la zone euro et de sa monnaie unique. Un scénario d'épouvante pour les dirigeants européens et une hypothèse très pessimiste, mais dont les contours sont d'ores et déjà palpables, menaçant l'économie occidentale de conséquences désastreuses. Pour parer au plus urgent, des mesures d'austérité ont déjà été prises pour redresser la barre en Grèce, qui a dû sacrifier le gouvernement Papandréou, incapable de faire face à la tempête et ses répercussions sociales. Des solutions politiques ont été également amorcées en Italie et en Espagne, dans l'espoir de voir s'installer des mesures budgétaires plus strictes qui redresseront quelque peu l'économie de ces pays et maintiendront la cohésion de l'Europe. Hier, Allemands et Français ont tenté de ne rien laisser transparaître de leurs différends, préférant afficher un optimisme de façade quant aux solutions à la crise qu'ils proposent pour préserver la zone euro. Paris et Berlin déterminés Paris et Berlin affichent leur déterminisme et réclament «l'instauration d'une règle d'or, renforcée et harmonisée au niveau européen», afin que les cours constitutionnelles de chaque pays puissent «vérifier que les budgets vont vers le retour à l'équilibre». La Cour de justice européenne devra pouvoir vérifier la conformité de la règle d'or de chaque Etat avec le nouveau traité européen, mais elle ne pourra pas déclarer un budget national nul et non avenu, selon Angela Merkel, qui nuance ainsi quelque peu les menaces pourtant bien réelles mises en forme hier avec le président français. Des menaces qui pourraient se traduire par des sanctions automatiques visant les Etats membres de l'UE dont le déficit dépasserait 3% du PIB. «Nous souhaitons des sanctions immédiates en cas de non-respect de la règle du déficit inférieur à 3% du produit intérieur brut (PIB), un niveau déjà inscrit dans le traité actuel», a déclaré Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse conjointe avec Angela Merkel. Le nouveau traité de l'UE proposé par les deux dirigeants européens serait conclu si possible à 27, soit l'ensemble des Etats membres de l'UE, sinon à 17, les membres de la zone euro auxquels pourraient se joindre d'autres Etats volontaires. La France et l'Allemagne souhaitent par ailleurs un sommet mensuel des chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro avec «un ordre du jour précis, focalisé sur la nécessité de doper la croissance dans la zone euro tant que la crise durera». La France et l'Allemagne souhaitent enfin que le fonds de secours permanent de la zone euro entre en vigueur en 2012 plutôt qu'en 2013 comme prévu jusqu'ici, et que ses décisions soient prises à la majorité plutôt qu'à l'unanimité.