Des artistes de Batna, parmi ceux qui se qualifient de marginalisés, ont repris leur bâton de pèlerin et se sont retrouvés, tôt dans la matinée d'hier, sur la place jouxtant le théâtre avec leur armada de banderoles, guitares et peintures. Ils étaient une vingtaine et «ce n'est que le début », dira Saïd Berkane, décorateur de théâtre. «Ce sit-in, a-t-il tenu à préciser, est le premier d'une série d'autres qui seront organisés de manière hebdomadaire». L'année écoulée, faut-il le rappeler, ces mêmes artistes, composés de peintres, de musiciens, de danseurs et autres poètes, ont, durant deux mois, observé des sit-in et fait réagir les autorités locales et les responsables de la culture (chef de daïra, président d'APC, directeurs de la culture, du théâtre, de la maison de la culture et autres). Une réunion publique s'était alors tenue à la maison de la culture, et beaucoup de promesses ont été avancées, mais selon les protestataires, aucune n'a été tenue. Ils reviennent aujourd'hui pour exiger qu'ils soient reçus par le wali, seul interlocuteur valable, selon eux. La présence d'étudiants venus de différents horizons parmi ces artistes n'est pas fortuite. «Nous sommes venus apporter notre soutien aux artistes qui sont pour nous les véritables artisans du beau et des loisirs », nous dira un étudiant de l'institut d'architecture. Le prochain rendez-vous est fixé pour dimanche, journée qui coïncide avec le lancement du Festival national du théâtre amazigh.