Marseille. L'exil par Goudjil La Friche du Panier présente une exposition du peintre algérien, Mostafa Goudjil, sous le titre «Des valises sous les yeux». Elève, puis professeur à l'Ecole des Beaux-arts d'Alger, installé à Marseille dans les années quatre-vingts, cet artiste propose une série entamée il y a trois ans à partir d'un personnage affublé de sa valise, dont la silhouette est traitée dans des univers à chaque fois différents du point de vue des contextes symboliques, des motifs et des couleurs. C'est une investigation artistique étonnante du thème de l'exil, ou plutôt des exils, ainsi qu'une interrogation sur la variété picturale. Entrée gratuite. 96, rue de l'Evêché, Marseille, 13002. Du 7 au 14 décembre 2011, de 14 à 18 h 30. Le saviez-vous? L'Ermitage Situé en plein centre de Saint-Petresbourg, le Musée de l'Ermitage, l'un des 250 que compte la ville, est l'un des plus prestigieux au monde. Les bâtiments qui l'abritent sont classés par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité. Plus de soixante-dix mille pièces sont exposés dans ses innombrables galeries, et on estime à 3 millions les objets conservés dans ses réserves. Les collections de l'Ermitage portent sur l'Antiquité, l'art européen classique (les plus belles œuvres au monde avec le Louvre et le Prado) ainsi que la peinture moderne. On y retrouve des toiles de Rembrandt, Rubens, Léonard de Vinci, Gauguin, Matisse, Picasso et quantité d'autres signatures exceptionnelles de l'histoire de l'art. L'Ermitage accueille près de 4 millions de visiteurs par an, et il est un des motifs principaux de visite de la ville de Saint-Pétersbourg par les touristes étrangers. Il emploie plus de 2500 employés auxquels viennent s'ajouter les nombreux bénévoles du Service volontaire du Musée. L'architecture somptueuse du musée est due à l'impératrice Catherine la Grande qui, au XVIIIe siècle, avait fait construire cet édifice au sein du Palais d'Hiver pour ses invités et ses collections d'art.
Meryl streep. Toujours sublime La grande actrice vient de terminer son 61e film prévu pour février 2012 où elle interprète le rôle de Margaret Thatcher, ancien Premier Ministre britannique. Née en 1949, Meryl Streep poursuit une carrière éblouissante qui lui a valu, avec 16 nominations aux Oscars, de battre le record longtemps détenu par Catherine Hepburn. Comédienne de théâtre, mais surtout de cinéma, elle a obtenu l'Oscar du meilleur second rôle, en 1979, pour le film Kramer contre Kramer, aux côtés de Dustin Hoffman, puis, en 1983, l'Oscar de la meilleure actrice pour son rôle dans Le Choix de Sophie. Elle est connue surtout pour deux choses : elle a toujours fait passer sa vie de famille avant le cinéma, et c'est une perfectionniste qui prépare ses rôles à fond, allant jusqu'à apprendre des langues ou risquer des cascades.
Thuram. Défenseur de causes L'ex-star de football, Lilian Thuram, est co-commissaire d'une exposition au Musée du Quai Branly, à Paris, depuis le 28 novembre. Né en 1972 à Point-à-Pitre, l'ancien défenseur a créé la Fondation Education pour le racisme. L'exposition, «Exhibitions, l'invention du sauvage», montre comment des ressortissants de pays colonisés ont été dépossédés de leurs corps et de leur dignité pour être présentés comme des animaux ou utilisés pour l'expérimentation scientifique. Lorsqu'il jouait au FC Barcelone, Thuram avait assisté à une conférence de Pascal Blanchard dans cette ville et, c'est là qu'il a eu l'idée de cette exposition... Thuram a déclaré au journal Le Monde : «On a du mal à le croire aujourd'hui, mais l'arrière-grand-père de Christian Karembeu a été montré dans une cage comme cannibale au Jardin d'acclimatation en 1931 ; en 1994, il y a un "Village bamboula" à Nantes, installé dans un parc zoologique, on y exhibe des Ivoiriens, en partenariat avec les galettes Saint-Michel».
Musique. Beihdja chez Mozart Beihdja Rahal animera, aujourd'hui à Vienne, un concert lors d'une journée consacrée à l'Algérie. C'est la première fois que la cantatrice se produira dans la capitale historique de la musique classique. Mais la dépêche APS ne précise pas dans quelle salle et devant quel public. C'est en tout cas une expérience passionnante pour l'artiste, qui aura à porter le legs de Ziryab au pays de Mozart, Brahms, Strauss, etc. Elle aura sans doute une pensée pour Mohamed Iguerbouchène, passé par là il y a des lustres.
Conférence. Le soufisme dans la culture islamique Non, ce n'est pas à Tlemcen mais au CCF d'Alger qu'aura lieu, demain, cette conférence de l'islamologue arabisant, Eric Geoffroy, professeur à l'Université de Strasbourg, spécialiste du soufisme et chercheur sur les «enjeux de la spiritualité dans le monde contemporain». Dès ses débuts, vers le IXe siècle, le soufisme s'est présenté comme la «science» spirituelle de l'Islam. Il a exploré et dévoilé les différentes dimensions de la Révélation et des rites. Après une période d'expériences pionnières, qui s'est soldée par le procès de Hallaj, les soufis ont œuvré à montrer que leur discipline est «le cœur de l'Islam». De fait, celle-ci a été de plus en plus intégrée au sein de la culture islamique. Après l'hostilité des wahhabites et les critiques des réformistes, le soufisme a su globalement se renouveler. Dimanche 11 décembre, à 17 h.
Tlemcen. Musée et grandes surfaces C'est l'histoire d'un couple visitant Tlemcen. Il s'aperçoit avec bonheur que l'ancien siège de la mairie a été aménagé en musée d'histoire de la cité des Zianides. L'entrée est gratuite, mais l'accès n'est pas évident. A l'accueil, la femme est sommée de déposer son sac à main. Elle suggère qu'on le fouille s'il y a un problème de sécurité, mais refuse de le laisser en dépôt, arguant que cela ne se fait nulle part, ni en Algérie, ni dans le monde. : «Et dans les grandes surfaces, vous laissez bien votre sac !», lui lance-t-on. Outré de la comparaison, le couple rebrousse chemin.
Exposition universelle 2012. Dommage pour Tanger ! C'est finalement la ville coréenne de Yeosu qui a été retenue pour l'Exposition Universelle 2012 par le Bureau international des Expositions (BIE). Yeosu a choisi le thème «Pour des côtes et des océans vivants» et présenté un dossier s'appuyant sur un budget de 1,5 milliard d'euros et des mégaprojets. La candidature de Tanger et celle de Wroclaw, en Pologne, ont été écartées. Tanger aurait été la première ville africaine à organiser cet événement et elle avait choisi pour thème «Routes du monde, Rencontre des cultures, pour un monde plus uni», en rapport avec son détroit et son caractère cosmopolite. L'Algérie avait accordé son soutien à Tanger et le comité de soutien, présidé par l'ancien S.G. de l'ONU, Boutros Boutros Ghali, comprenait de hautes personnalités, dont l'Algérien Omar Aktouf, professeur à HEC Montréal.
Designers algériens : âmes en peine Cette discipline qui a donné de grandes signatures, désormais installées dans le monde, tels Abdi, Chérif, Gasmi ou Yamo, pour ne citer que ces noms, se sent aujourd'hui laissée à l'abandon. L'Ecole nationale supérieure des Beaux-arts d'Alger continue à former dans cette discipline. Mais ceux qui en sont sortis se voient aujourd'hui livrés à eux-mêmes, obligés d'exercer des métiers parfois aux antipodes de l'art. Sollicités pour de grandes manifestations comme l'Année de l'Algérie en France (2003), Alger, capitale de la culture arabe (2007) ou le 2e Festival Panafricain d'Alger (2009), ils ont montré tout leur potentiel. Mais entre ces événements phares, et en dehors de quelques invitations reçues de biennales ou autres manifestations à l'étranger, ils errent comme des âmes en peine. Les matériaux sont chers, les ateliers souvent introuvables et, sans soutiens, ils ne peuvent réaliser leurs projets. Ils espèrent un signe qui viendrait du secteur productif, mais celui-ci est très limité en visions et ambitions. Ils attendent du ministère de la Culture un programme de relance de la discipline.
Festival. Le retour des troubadours Du 20 au 29 décembre, les troubadours sont de retour à Alger avec la 6e édition du festival international de musique andalouse et des musiques anciennes. Cette manifestation qui semble avoir abandonné l'expression «musique andaloussienne», bizarre mais originale, s'est imposée comme un événement de qualité, mêlant notre patrimoine musical citadin à des musiques du Moyen-âge ou de plus loin et venues de contrées diverses. En attendant, les nombreux fans de ce festival entendent clore 2011 en beauté.