La décision du gouvernement ayant trait au gel des expulsions a été appliquée de manière conjoncturelle. Cette disposition a été prise uniquement lors de la visite de la rapporteuse onusienne sur le droit au logement. Dès que la rapporteuse a achevé sa visite, les expulsions ont repris de plus belle. Selon M. Salmi, président du Comité «Familles expulsées», «les pouvoirs publics ne tiennent compte ni de la saison hivernale, ni de la scolarité des enfants, les expulsions se font à tout moment et en dehors de tout humanisme», et d'ajouter : «Il n'y a pas si longtemps, une famille a été expulsée de son logement à Raïs Hamidou, cela illustre parfaitement la diligence avec laquelle les décisions d'expulsion sont mises en application, et ce, en dépit de l'approche de la saison hivernale et la scolarité des enfants». D'après le responsable du Comité «Familles expulsées», l'organisation a reçu près de 720 dossiers de familles expulsées de tout le territoire national. Ces familles, qui se sont retrouvées dans la rue, ne sont pas reconnues par les pouvoirs publics en tant que prioritaires dans les opérations de relogement : «Nous demandons à ce que les familles expulsées soient considérées par les pouvoirs publics comme étant prioritaires dans le cadre des opérations de relogement», conclut notre interlocuteur.