Est-ce le début d'une réelle prise de conscience et la fin des déboires des investisseurs locaux? Dans un langage empreint d'une franchise peu habituelle rompant avec les usages en cours, M. Mansouri, directeur général de l'Agence nationale de développement et de l'investissement n'y est pas allé, hier, avec le dos de la cuillère pour affirmer que le climat de l'investissement en Algérie est défavorable à cause de nombreux obstacles bureaucratiques et procédures compliquées. Et de citer des pays comme Djibouti, le Niger et même l'Afghanistan en guerre qui devancent l'Algérie qui occupe la lanterne rouge dans le classement mondial, selon des études des organismes spécialisés, ajoutera-t-il. Au niveau local, par exemple, dresser la liste des investisseurs désenchantés serait long et fastidieux. Néanmoins, on peut citer le cas éloquent du promoteur privé d'une laiterie à Ouakda auquel la banque a exigé un apport financier pour lui permettre de débloquer un prêt destiné à l'acquisition des équipements à l'étranger alors que les travaux de génie civil de la laiterie sont achevés. C'est dans le but de remédier à cette situation et en présence d'un aréopage d'opérateurs économiques, d'agents de l'Etat des cinq wilayas du Sud limitrophes, des services des Douanes, des impôts, de la chambre régionale du commerce, des domaines, de l'urbanisme, du registre de commerce, de la CASNOS, de la CNAS, des APC et des élus, que les débats, engagés entre participants et directeurs centraux, chacun dans sa spécialité, ont porté sur la clarification de nombreux aspects explicités de la réglementation régissant l'investissement productif et la définition de la mission et des prérogatives dévolues au guichet unique décentralisé de l'ANDI où l'ouverture d'une antenne locale à Béchar a été décidée il y a cinq mois. Au début de cette première expérience, il a surtout été question de l'indispensable concertation entre services de l'Etat concernés par l'investissement et qui doit aboutir à une simplification des procédures et à une facilitation devant permettre à l'opérateur économique de concrétiser son projet sur le terrain. Dans la nouvelle vision de l'ANDI, une représentation permanente au niveau du guichet unique des organismes concernés par l'investissement est prévue à travers la présence d'agents compétents ainsi qu'une assistance de l'opérateur auprès des administrations dans les différentes phases de son projet. D'après les intervenants, les responsables du guichet unique sont appelés à identifier les écueils et les contraintes qui se dressent devant le promoteur du projet économique, à remédier sur place ou le cas échéant l'informer sur la nature des obstacles. Il s'agit de rendre le climat de l'investissement favorable par des procédures simplifiées après la résolution du foncier et de créer, selon le directeur général, des emplois en faveur des jeunes et notamment des diplômés universitaires. «Je souhaiterai, lors de ma prochaine visite, que les opérateurs économiques de la région du sud-ouest puissent me dire leur satisfaction et louer les efforts entrepris dans les secteur de l'investissement», a-t-il conclu.