Jeudi dernier, lors d'une rencontre avec des parents d'élèves, le directeur du CEM de Haï Redar, dans la ville de Chlef, a surpris tout son monde par un constat des plus alarmants sur la violence en milieu scolaire. D'après lui, ce phénomène a tendance à prendre des proportions alarmantes, particulièrement dans cet établissement situé à proximité d'une forêt et d'un quartier réputé « chaud » en matière de délinquance. « Il ne se passe pas un jour sans que l'on enregistre des agressions d'élèves par leurs camarades ou par une bande de jeunes voyous qui sèment la terreur à l'extérieur de l'établissement. Pas plus tard que mercredi dernier, deux enfants ont été admis à l'hôpital de Chlef après avoir subi des violences au niveau de la tête et du visage, à la sortie du collège » déclare-t-il devant des parents d'élèves médusés. Et d'ajouter : « Même pendant la récréation, des élevés ont été blessés par des pierres lancées de l'extérieur, j'ai besoin de votre soutien pour juguler ce fait grave qui constitue une sérieuse menace pour la scolarité de vos enfants et la réputation de cet établissement qui s'est pourtant toujours distingué par des résultats positifs dans les examens de fin d'année ». Il révélera également qu'à la veille des dernières vacances scolaires, des graffitis et des inscriptions appelant à la violence en milieu scolaire avaient été portés sur le mur du CEM dont le collectif a dû quitter les lieux sous une « forte escorte ». A l'issue des débats, une motion rédigée et signée dans ce sens par les présents a été remise au directeur de l'établissement afin qu'elle soit transmise à qui de droit pour sécuriser la structure en question. On a aussi lancé un appel pressant aux parents dont les élèves sont directement impliqués dans ces actes et perturbent sérieusement la scolarité de leurs camarades. Démission des parents Des collégiens âgés d'à peine 15 ans sont dotés de téléphones portables, ce qui, d'après eux, encourage les vols et les agressions de tout genre. « Il est évident que ce phénomène de la violence est en partie favorisé par la démission de certains parents d'élèves qui ne daignent même pas répondre à nos convocations. D'ailleurs, sur un total de 950 élèves inscrits dans ce CEM, seuls une soixantaine de parents concernés sont présents aujourd'hui à cette réunion », a encore déploré le directeur du CEM qui a longuement insisté sur le renouvellement de l'association des parents d'élèves à cause d'une carence manifeste de ses anciens membres. L'assistance a donc approuvé la proposition du responsable et procédé à l'élection d'un nouveau bureau qui aura à prendre en charge ce dossier brûlant de la violence ainsi que celui du suivi pédagogique de leurs enfants. Même si elle se pose avec acuité dans cet établissement, la violence est également présente dans beaucoup de CEM et de lycées de la région. Il y a quelques mois, un élève du CEM de Oued Fodda avait été tué par son camarade de classe pour une histoire de prêt de cahiers, la victime ayant simplement refusé de les prêter.