Pour les élèves et leurs parents, les incidents ayant marqué, mercredi dernier, le lycée Bouhali Mohammed-Saïd dans la nouvelle ville Ali Mendjeli, ont été la goutte qui a fait déborder le vase. Quand des délinquants trouvent l'audace de pénétrer dans l'enceinte même de l'établissement et agresser élèves, enseignants et gardiens, puis laisser derrière eux des dégâts matériels en toute impunité, il y a de quoi s'alarmer. L'insécurité en milieu scolaire est désormais une triste réalité. Depuis l'assassinat du jeune Sofiane B., survenu en décembre 2003 près du lycée de la cité Zaouche, après avoir reçu des coups de couteau à l'abdomen, le phénomène d'insécurité à l'intérieur et aux abords des établissements scolaires ayant déjà fait plusieurs victimes a pris des proportions alarmantes, pour inquiéter sérieusement les parents d'élèves. Ces derniers, par le biais de leurs associations, n'ont cessé de tirer la sonnette d'alarme à chaque occasion, après la multiplication constatée des cas d'agressions verbales et physiques où le recours aux armes blanches n'est plus écarté. L'affaire du lycée Bouhali Mohamed-Saïd, qui ne sera sûrement pas la dernière, prouve encore une fois que les établissements scolaires de la wilaya, notamment dans les quartiers et les cités réputés pour leur taux de criminalité et de délinquance, demeurent une cible facile pour toutes les actions de vandalisme. Face à une direction de l'éducation qui continue de faire dans la politique de l'autruche en refusant d'admettre avec un entêtement sans pareil l'existence d'une quelconque forme d'insécurité en milieu scolaire, en dépit de toutes les études effectuées par les spécialistes, les doléances des parents d'élèves resteront toujours sans écho. Dans les différentes cités de la périphérie et même dans des quartiers se trouvant à proximité des commissariats de police ou des lycées et des collèges ont fait l'objet d'intrusions de personnes étrangères sous l'effet de l'alcool et de barbituriques, on évoque surtout le manque flagrant d'agents de sécurité et surtout les défaillances des clôtures pour protéger les établissements. Des parents d'élèves nous ont avoué qu'ils étaient dans l'obligation de mettre fin à la scolarité de leurs filles pour raison d'insécurité. Dans certains quartiers populeux comme ceux des Frères Abbès, Boudraâ Salah, Benchergui, et surtout la nouvelle ville Ali Mendjeli qui connaît une vague de violence sans précédent, les parents d'élèves réclament une présence assidue des patrouilles de police pour protéger les écoliers contre les marginaux, ne serait-ce que durant les heures de pointe, sachant qu'il demeure impossible de mobiliser des agents permanents de l'ordre public pour 48 lycées et 3560 collèges comme a tenu à le souligner un officier de la sûreté de wilaya. Une somme de revendications a été portée par l'ensembles des associations des parents d'élèves à l'intention du wali de Constantine lors d'une récente rencontre organisée pour la première fois dans l'histoire du secteur. Si les inquiétudes des concernés ont reçu un écho auprès du premier responsable de l'exécutif qui s'est engagé à prendre les dispositions qui s'imposent, le fléau qui commence à gangrener sérieusement la société aura besoin d'une action urgente et radicale pour éviter des débordements.