Un séminaire sur l'amiante a été organisé, hier au Algeria Business Center (à côté de l'hôtel Hilton), par la société Le désamianteur, centrée sur le traitement de l'amiante en place, amiante friable ou non friable qui se trouve dans les matériaux ou produits contenant de l'amiante (MPCA). Un expert à la Cour d'appel et aux juridictions administratives de Lyon a mis en exergue la dangerosité de ce produit et a développé un exposé pour mieux le connaître et s'en protéger : «Les effets cancérogènes ont été mis en évidence depuis longtemps et les fibres microscopiques pénètrent jusqu'aux poumons et causent d'énormes problèmes respiratoires.» Les pathologies liées à une exposition dans l'exercice du métier sont déclarées maladies professionnelles et donnent lieu à réparation. Depuis le 1er janvier 1997 (décret du 24 décembre 1996), la fabrication, la transformation, la vente, l'importation et la cession, à titre gratuit ou payant, de toutes variétés de fibres d'amiante et de tout produit en contenant sont interdites en France. En Algérie, les travaux susceptibles d'exposer les travailleurs à l'inhalation de poussières d'amiante sont la fabrication et la transformation de produits ou de matériaux contenant de l'amiante, les travaux de démolition, de retrait ou de confinement par fixation, imprégnation ou encoffrement de l'amiante ou de matériaux en contenant portant sur des bâtiments, des structures, des appareils ou des installations, ainsi que les travaux d'entretien, de maintenance et les interventions sur des matériaux ou appareils susceptibles de libérer des fibres d'amiante. Le décret exécutif du 8 octobre 2009 relatif à la prévention des risques liés à l'amiante stipule que «la fabrication, l'importation et la commercialisation de tout type de fibre d'amiante et de produits qui en contiennent sont interdites». Le délai habituel de latence entre le début de l'exposition et la maladie est compris entre 20 et 40 ans. L'exposition à l'amiante est aujourd'hui à l'origine de la troisième cause de maladies professionnelles après le risque de chute et de manutention. L'amiante est responsable chaque année de plus de 5000 maladies reconnues comme étant liées au travail. Cela représente globalement 25% des dépenses de santé. La problématique de l'amiante sur la santé des travailleurs reste d'actualité pour plusieurs raisons. Certaines catégories d'ouvriers sont encore exposées à ce jour. Il s'agit principalement d'expositions dans le cadre de travaux de démolition ou d'enlèvement d'amiante dans des bâtiments ou sur des machines. Les travailleurs du second œuvre du bâtiment sont également concernés, puisque plusieurs corps de métiers (plombiers, chauffagistes, électriciens, peintres, charpentiers...) sont amenés à intervenir dans les opérations de maintenance, d'entretien et de rénovation sur ou à proximité de matériaux contenant de l'amiante. Mais le drame c'est que l'amiante se trouve partout : dans les plaquettes de freins, dans les textiles spéciaux et dans certaines tuiles pour le bâtiment.