La fabrication, l'importation et la commercialisation de tout type de fibre d'amiante et des produits qui en dérivent ou en contiennent sont interdites, indique un décret exécutif publié dans le dernier numéro du Journal officiel. Ce texte réglementaire, daté du 9 octobre 2009, modifie l'article 3 du décret exécutif d'avril 1999 relatif à la prévention des risques liés à l'amiante. A rappeler que l'article 3 dans sa version du décret de 1999 soulignait que «la mise sur le marché et l'emploi de toutes les fibres d'amiante et des produits auxquels elles ont été délibérément ajoutées, à l'exception du chaurysotile (amiante blanc), sont interdits.» Produit nocif, très dangereux, caus de nombreuses maladies, dont le cancer, l'amiante se retrouve en de nombreux lieux, notamment dans les établissements scolaires, universitaires, et même hospitaliers. Sur ce point précis et selon des sources du ministère de l'Environnement, citées par l'APS, «sur 67 déclarations de maladies professionnelles, il a été relevé six cancers et cinq décès dus à l'amiante». A noter que le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, par le biais de son premier responsable, M.Chérif Rahmani, avait pris l'engagement depuis 2004 à éliminer tous les déchets spéciaux nocifs à la santé du citoyen et à l'environnement. Toutefois, il reste beaucoup à faire pour éradiquer ce produit toxique. La wilaya de Bordj Bou Arréridj, faut-il le rappeler, est devenue une poubelle géante d'amiante en plein air. Selon un document officiel, 40.000 tonnes de déchets destinés à l'enfouissement comportant entre 8 et 15% d'amiante sont à l'heure actuelle stockées au sein de l'unité Spde et seront évacuées, selon le même document, vers la nouvelle décharge de Merouacha (El Euch, Bordj Bou Arréridj). La Spde (amiante-ciment) de Bordj Bou Arréridj, qui s'étend sur une superficie de 20 ha, dont 1,26 ha bâtis et produit 50.000 tonnes/an, dont 15% d'amiante comme matière première, génère des tonnes de déchets depuis 20 ans. Ces déchets ont été, pendant un certain temps, évacués vers la décharge publique et, parfois, dans la nature, attestent des observateurs. Actuellement, une quantité importante, plus de 40.000 tonnes, est stockée au sein de l'unité, constituant ainsi un danger réel pour les travailleurs, les populations de la ville de Bordj Bou Arréridj et les habitants limitrophes. Les variétés d'amiante utilisées sont la chrysolite en grade 4. 5. 6. (longueur des fibres). Elle consomme beaucoup d'eau, près de 67.000m3/an, mais n'en rejette que 200m3/an, sous forme d'eau usée, le reste étant recyclé après décantation. Quoi qu'il en soit, la santé des travailleurs et celle publique demeure exposée sans cesse à cette véritable bombe à retardement qu'est l'amiante. Les travailleurs de la Spde paient la caution au prix du risque à l'exposition aux lésions pleurales de cancer et de fibrose de poumons, aux insuffisances respiratoires et aux maladies dermiques. La population de la ville et une partie de la banlieue sont exposées au même risque, puisque la fibre maudite peut voltiger sur un rayon de 30 à 40 km, selon des experts. Effectivement, ce produit nocif, très dangereux, à l'origine de nombreuses maladies, dont le cancer, se retrouve en grande quantité en plein air, sans aucune protection ou sécurité.