La conception de nos marchés ne répond à aucune norme de sécurité. Des marchés couverts de la capitale sont de véritables bombes à retardement. Ces infrastructures sont dépourvues des moindres normes de sécurité et ne répondent à aucune règle urbanistique. Les autorités publiques, en mal d'imagination, continuent cependant à fermer les yeux, mettant ainsi la vie de milliers de citoyens en danger. A la Place des Martyrs, dans la commune de La Casbah, un imposant «bazar bidonville» a été implanté par les responsables locaux. Ce marché, fréquenté par des centaines de milliers d'acheteurs quotidiennement, constitue une vraie menace. Pour preuve, plusieurs incendies y ont été enregistrés. Bien que situé sur cette place mythique, les responsables de la capitale n'ont pas jugé utile de l'éradiquer ou du moins penser à le reconstruire en dur. Le constat est le même à Aïn Benian. Le marché du 8 Mai 1945, lui aussi, ne répond à aucune norme de sécurité. Outre le risque qu'encourent les citoyens qui fréquentent cette infrastructure, les commerçants, eux, risquent de voir leurs marchandises partir en fumée au moindre incendie. D'ailleurs, plusieurs départs de feu ont été enregistrés, dus principalement à des masses électriques provoquées par les raccordements anarchiques. A Saoula, un bazar bidonville servant de marché de proximité, est situé en plein chef-lieu de la commune. A Douéra, les autorités publiques ont réalisé un grand marché de proximité, sous forme d'une construction anarchique. La plupart des locaux ne disposent pas du strict minimum pour l'accueil des clients. Bizarrement, à côté de cette infrastructure «repoussante» se trouve un édifice abandonné censé servir de marché moderne. A Birkhadem, également, le marché couvert, avec son appendice anarchique, donne froid dans le dos. «Les clients sont sérieusement menacés en cas d'incendie en raison du manque d'issues de secours», dira un citoyen, ajoutant qu'à plusieurs reprises «les pompiers sont intervenus pour éteindre des feux à différents niveaux de ce vaste bazar». Bien d'autres marchés de la wilaya d'Alger représentent une vraie menace, et ce, en l'absence de toute réaction de la part des autorités. Plusieurs citoyens préfèrent faire leurs achats dans les marchés anarchiques dressés sur les trottoirs que de s'aventurer dans ces «baraquements». «Au marché couvert ou sur le trottoir, la marchandise est mal préservée et l'hygiène fait grandement défaut», relève une mère de famille. «A Bouzaréah, le marché de proximité est distant de quelques mètres seulement d'une décharge sauvage», ajoute-t-elle. Il est à relever, par ailleurs, que les marchés en question sont des espaces commerciaux légaux et autorisés par les autorités publiques. Un détail qui renseigne sur le laisser-aller et le peu d'intérêt accordé à la santé et à la sécurité du consommateur. Pis encore, ces marchés constituent des «points noirs» qui ternissent le paysage urbain dans plusieurs municipalités. Un citoyen a même soutenu qu'il n'y a aucune différence entre les espaces anarchiques occupés par les vendeurs à la sauvette et ces marchés censés donner l'exemple et respecter scrupuleusement les règles d'hygiène et de sécurité.