Pour tentative de contrefaction de billets de banque étrangers (euros) et infraction au change de et vers l'étranger d'une somme de 110 350 euros, le président du tribunal criminel près la cour de justice de Annaba a condamné, jeudi tard dans la soirée, un Malien Sanogo Osman, 32 ans, auteur d'escroquerie à travers internet et par l'intermédiaire d'un Algérien, Benmerabet Moussa, 63 ans, à 5 ans de prison ferme chacun. Impliqué dans cette rarissime affaire, un autre Malien, Diakité Samba, a été acquitté. Préalablement, le représentant du ministère public a requis à l'encontre des trois mis en cause la peine de 10 ans de prison ferme. Cette affaire d'escroquerie par internet, dont les Africains sont des spécialistes, remonte au 23 janvier dernier lorsque les policiers en patrouille avaient interpellé deux Maliens à bord d'une Peugeot 207. Fouillant leur véhicule, ils avaient découvert une somme de 110 350 euros et 318 000 DA dissimulés sous le siège du chauffeur. Auditionné, Sanogo Osman avait avoué qu'il est un escroc dont la victime est un entrepreneur algérien. Prenant attache avec ce dernier via internet, il s'est fait passer pour Hadejia Safia Remy, résidente en Angleterre. Disposant d'un montant de 4,5 millions d'euros, elle (Sanogo Osman) lui avait proposé d'investir en Algérie. Exploitant la cupidité de Moussa, elle lui avait promis monts et merveilles. Benmerabet n'avait pas hésité un instant. Après des échanges d'emails, Osman lui avait apporté une valise diplomatique pleine de coupures vierges en billets verts. «C'est pour protéger cet argent contre le vol. Pour recouvrer leur état initial, il nous faut une solution magique telle que celle-ci», avait répondu Osman à l'interrogation de Benmerabet en lui exhibant la bouteille. Comme par enchantement, il lui a transformé 3 billets verts en vraies coupures de 200 euros après les avoir trempés dans cette solution. Dupe, l'entrepreneur avait mordu à l'hameçon et lui avait rapporté immédiatement les 110 000 euros pour acheter le reste de la solution nécessaire pour transformer les 4,5 millions d'euros. «Il faut attendre 3 heures pour voir le résultat», avait conseillé l'escroc à sa victime. C'était assez de temps pour permettre au Malien de fuir. Mais c'était sans compter sur le destin qui en avait décidé autrement. Le bâtonnier Me Nejoua Mabrouk a tout tenté pour disculper son mandant Benmerabet Moussa, d'autant plus que l'auteur de la supercherie a plaidé coupable. En vain.