Le festival national du théâtre amazigh arrive ce soir à son épilogue et on aura remarqué que la quasi-totalité des représentations sont de simples reprises avec parfois quelques modifications. « En attendant Godot », de Samuel Beckett, « Le boulon » de Tchekhov, « Erreksa Al Akhira » de Larbi Boulbina. Des reprises auxquelles on a simplement tenté de rajouter ou de défalquer des scènes dans l'objectif d'actualiser. Cette attitude a permis à certains érudits du 4ème Art de remarquer que plus on triture les œuvres plus on réduit de leur portée et de leur esthétique lorsqu'elles ne sont pas carrément escamotées. L'exemple de la pièce présentée par le théâtre national « Am win yetsrajoun rebbi » (en attendant Godot » version de Mohya, revue et réalisée par Ahmed Khoudi, en dit long. Dans cette nouvelle version, le réalisateur décline vers le politique en faisant fi de l'avis de plusieurs critiques qui défendent que l'œuvre de Samuel Beckett refuse le rationalisme et le politique. Par ailleurs nous relèverons des négligences sur le plan de la mise en scène et qui découleraient de la focalisation sur le texte. Ainsi, l'éclairage reste figé le long de la représentation et la contraction de 2 actes (à l'origine) en un seul acte complique d'avantage ce qui était déjà trop compliqué. Le mérite revient aux comédiens qui ont interprété leurs rôles avec brio et qui sont arrivés à accrocher le public. Il est vrai que beaucoup parmi les participants se sont plaints de la promiscuité de la scène et de quelques complications dans l'éclairage, seulement cela ne peut justifier les ratées puisque c'est valable pour tous ! Le nouveau donc, reste la traduction en kabyle, en chaoui ou en targui de ce qui à l'origine était en arabe ; et sur ce plan on a parfois omis l'intonation. Certains comédiens déclamaient leurs textes en langue tamazight tels qu'ils étaient déclamés dans la langue d'origine, hormis les pièces présentées par les troupes de Tizi Ouzou. Pour ceux qui se sont aventurés à de nouvelles créations tel que Hamma Meliani, du théâtre régional d'Oum El Bouaghi, avec « Achhal gher thamtanet » (un amour à mort), ceux-là n'ont pas provoqué l'effet escompté. On a certes apprécié quelques effets techniques au niveau du décore et des lumières, mais il y avait aussi beaucoup de manque au niveau de la structure du texte, absence d'intrigue alors que la pièce relève un peu du polar.