Durant toute une journée le champ des rapports franco-algériens, depuis la question du passé colonial, à la coopération bilatérale et à son renforcement dans les domaines de l'économie, des relations politiques bilatérales, de géostratégie d'échanges universitaires, de formation scientifique et technique, du cinéma, de la littérature, de l'édition, des médias, a été balayé par des participants de renom –personnalités politiques, anciens diplomates, intellectuels, journalistes - au colloque qui s'est tenu samedi à l'Assemblée nationale à l'initiative de l'association d'amitié France Algérie que préside l'ancien ministre d'Etat Jean- Pierre Chevènement. Il a été aussi question de méfiance et de confiance, de relations humaines, de partenariat à construire, voire consolider, dans le respect et l'égalité, de regard croisés dans les médias… Le colloque ne pouvait faire l'impasse des révolutions arabes et de la victoire électorale des islamistes en Tunisie, au Maroc et en Egypte. Une dizaine de tables-rondes ont été consacrées à cet ensemble de thèmes, au vu de la densité et de la complexité de la relation franco-algérienne. Le ton du colloque a été donné, en ouverture, par l'ancien ambassadeur François Scher, affirmant : « nous avons tant à faire ensemble ». C'est le fil conducteur d'un colloque résolument tourné vers l'avenir - alors que le passé était omniprésent dans toutes les communications - , avec en filigrane la commémoration du cinquantième anniversaire de l'indépendance de l'Algérie, comme l'a voulu l'association d'amitié France Algérie et son président Jean-Pierre Chevènement. A la faveur de cette journée d'échanges, les participants ont procédé à une mise à plat, avec franchise, du tissu relationnel franco-algérien dans toutes ses dimensions, avec ses points forts, ses ratés, ses manques, ses lacunes, avancé des propositions pour un « véritable partenariat d'exception » et esquissé un rôle plus significatif du duo franco-algérien au niveau régional. Jean6Pierre Chevènement a d'ailleurs, en conclusion de ce premier colloque qui a réuni plusieurs dizaines de personnalités de tous horizons, participants ou auditeurs, a souligné que le mot d'amitié est trop faible, « je dirai qu'il y a une identité franco-algérienne » . Il a appelé à travailler à « une coopération féconde à tous les niveaux, il y a tant de choses à faire ensemble ». « J'ai voulu que ce colloque soit tourné vers l'avenir, non pas parce que le passé ne devrait pas être assumé, avec ses lumières et ses ombres. Rien ne peut faire que le passé n'ait pas existé et que pendant cent trente deux ans le système colonial n'ait pas pesé lourdement sur notre relation. » « L'avenir est chargé de défis. Nous les relèverons ensemble beaucoup mieux que si nous laissions notre relation se teinter d'indifférence ». A noter parmi les intervenants Jean-Pierre Raffarin, ancien premier ministre, Sid Ahmed Ghozali, ancien premier ministre, Cherif Rahmani, ministre de l'aménagement du territoire, Lakhdar Brahimi, ancien ministre des Affaires étrangères, Bariza Khiari, vice-présidente du sénat français, François Scheer, ancien ambassadeur de France, Alfred Siefer Gaillardin, ancien ambassadeur de France en Algérie, vice-président de l'AFA, les journalistes Jean Daniel, Jean-Pierre Elkabach, Omar Belhouchet, les écrivains Boualem Sansal et Rachid Boudjedra, Charles Bonn, professeur à l'université de Lyon 2, Michèle Gendreau Malassoux, ancienne rectrice de l'Agence universitaire de la Francophonie, Régis Debray, philosophe et écrivain, Malek Chebel, philosophe et anthropologue, Issad Rebrab, président de Cevital, Laurent Dupuch, président de BNP Algérie et président des conseillers du commerce extérieur à Alger, Jean-Marie Pinel, président de la chambre de commerce algéro-française, Benoît Richard, directeur de la stratégie à Saint-Gobain Solar, Bernard Bigot, administrateur général du CEA, Bernard Guirkinger, membre du comité exécutif de Suez environnement, Samir Karoum, président d'Alstom Algérie.