Un séminaire international sur les cédraies de la région des Aurès s'est tenu les 13 et 14 décembre à l'université de Batna, avec la participation d'imminents chercheurs de différentes universités nationales et internationales. Le principal thème de cette manifestation tentait de mieux comprendre le phénomène du dépérissement du cèdre de l'Atlas que connaît la région, et qui concerne plus de 40% des cédraies de la région des Aurès. Un débat contradictoire s'est dégagé des différentes interventions au sujet de la réversibilité ou l'irréversibilité du dépérissement. Néanmoins, un consensus s'est dégagé quant à la source du mal.Le Pr. Ramzy Touchan, de l'université d'Arizona aux Etats-Unis, lequel a étudié en 2006 l'impact de ce fléau dans la région des Aurès, nous explique que 62 % des cas de dépérissement surviennent durant des périodes rapprochées de sécheresse. Des échantillons de troncs d'arbre étudiés ont montré que les cycles de grandes sécheresses se sont produits tous les 50 ans depuis 1562, avant de finir par se reproduire tous les cinq ans. Le cycle de sécheresse le plus critique a frappé la région des Aurès entre 1998 et 2002, ce qui démontre l'importance de l'impact des changements climatiques globaux. Pour sa part, le Dr Abdallah Bentouati, directeur du séminaire et chercheur à l'institut des sciences vétérinaires et d'agronomie de l'université de Batna, lance un cri d'alarme quant à l'état de dépérissement actuel de la cédraie, et nous affirme qu'«il faut envisager les possibilités de régénération de ce patrimoine sylvestre et de proposer des modèles de gestion et de préservation». Par ailleurs, une proposition de convention dans le cadre de la recherche scientifique est en cours d'étude entre l'université d'Arizona et celle de Batna, nous confie notre interlocuteur.